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Kasai Direct
17 août 2015

Il y a toujours un plus fort que soi

L’écureuil descendit du palmier où il mangeait ses noix de palme et se rendit à la rivière pour se désaltérer. C’était par un après-midi nuageux.  Pendant qu’il était penché et buvait de l’eau, il fut dérangé dans sa quiétude par un bruit insolite derrière lui. Le bruit des frottements de feuillage glissant sur un corps qui s’émeut prudemment. Inquiet, il se retourna pour se retrouver en face de deux yeux bruns et féroces qui lançaient des éclairs. La hyène qui passait par là comme par hasard le regardait d’un air de reproche.

- Qu’est-ce que tu fais sur mon domaine ?» lui  demanda-t-elle.  

- Je voulais juste étancher ma soif, oncle, lui répondit l’écureuil.

Pendant que les deux discutaient, le boa qui était à un arbre non loin de là observait la situation et pensa à en tirer profit. Il descendit tout doucement et se rapprocha d’eux, sans faire du bruit. Mais ni le boa, ni la hyène et ni l’écureuil ne remarquèrent le bout de la tête qui flottait sur la rivière et avançait vers le rivage.

-Tu n’as pas le droit de passer sur mon domaine et surtout pas de boire mon eau ! dit la hyène à l’écureuil. Avant que ce dernier ait répliqué, elle sauta sur lui et en fit une bouchée.

Après avoir englouti le pauvre écureuil, la hyène sentit un mouvement bizarre derrière lui. Curieuse, elle se retourna prudemment pour se retrouver en face d’un gros boa qui l’observait.  

- Qu’est-ce que tu fais sur mon domaine ? lui demanda le boa, tout furieux.

- Je voulais juste me désaltérer, oncle, excusez-moi !, lui répondit la hyène.

- Tu n’as aucun droit de venir vaquer sur mon domaine. Tu vas payer chèrement, pauvre téméraire !

Mais au moment où le boa allait monter à l’attaque, il vit la hyène disparaître dans le fond de la rivière. Elle fut happée par le crocodile que ni le boa, ni la hyène n'avaient vu venir. Le boa jura entre les dents. Fâché et déçu, il se retira dans la brousse qui bordait la plage et se cacha. On ne sait jamais ! Tout était de nouveau calme sur le rivage.

Quelques instants plus tard, le soleil écarta son rideau sombre, arrosant la plage de ses rayons doux et chauds. Tout à coup, le crocodile sortit de l’eau et voulut prendre un bain de soleil. Il vint se coucher dans le sable chaud et ferma les yeux. Ce fut une erreur fatale de sa part. Le boa qui n’était pas loin chargea et attaqua le crocodile. Un combat acharné s’engagea entre les deux : le boa cherchant à s’enrouler autour du crocodile pour l’étouffer et ce dernier mordant le boa et le repoussant de ses pattes pour l’empêcher d’avoir une prise sur lui. Au bout des quelques heures que dura le combat, le boa réussit à prendre le crocodile par la gueule et s’enroula tout autour de lui. La mort de la pauvre bête n’était désormais qu’une question de temps.

Non loin de là, un chasseur et son fils, ayant parcouru forêts et savanes sans avoir trouvé du gibier, voulurent se rafraîchir à la rivière avant de rentrer à la maison. Lorsqu’ils y arrivèrent, ils furent attirés par les râles du crocodile. Ses narines grandement ouvertes se dilataient désespérément à la recherche de l’air. Mais ni le boa, ni le crocodile ne remarquèrent la présence du chasseur et de son fils.

Le jeune homme prit son fusil et voulut tirer sur les deux bêtes. « Arrête, petit inexpérimenté ! » lui souffla son père en le tenant fermement par le bras, ça ne sert à rien de gaspiller tes balles ». Ils restèrent là, debout, les yeux rivés sur les deux bêtes. Finalement, le crocodile rendit le dernier soupir. Le boa, voyant que le crocodile ne bougeait plus, le lâcha et commença à l’avaler. D’abord la tête passa dans la grande gueule qui se dilatait à un rythme régulier. Puis, vint le tronc qui était plus gros et rond. Il donna beaucoup de difficultés au boa qui ouvrit encore plus grande sa gueule au grand étonnement du chasseur et de son fils. Toujours par des petits mouvements réguliers, le corps du crocodile fut attiré dans les entrailles insondables du boa. Finalement, sa queue disparut dans la gueule du vainqueur.   

Epuisé par le combat et par le poids du crocodile désormais dans son ventre, le pauvre boa n’eut pas le temps de savourer sa victoire. Car, le chasseur qui était à l’affût, sortit sa massue et l’abattit à trois reprises sur la tête. Après l’avoir achevé, il envoya son fils couper un long bâton auquel ils l’attachèrent. Enfin, ils l’emmenèrent triomphalement au village.

Lorsque le chasseur et son fils dépecèrent le boa, ils sortirent le crocodile. A l’intérieur du crocodile, ils trouvèrent la hyène et dans le ventre de cette dernière se trouvait l’écureuil.  

Moralité : Il se trouve toujours un plus fort que soi

 

Lumbamba Kanyiki

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