Kamerhe sur un terrain propice en Occident

Vital Kamerhe a regagné Kinshasa, hier, le 15 mai, au terme d’un périple diplomatique de près d’un mois dans plusieurs capitales occidentales.

Des contacts avaient été prévus, au plus haut niveau, à Paris et ils ont été presque tous conclus comme à Bruxelles, en Belgique où l’opposant a eu des entrevues avec des personnalités belges de premier plan. Des raisons de confidentialité liées à la sensibilité de la questions discutée en rapport avec la perspective 2016 -le départ de Joseph Kabila- font que la rédaction de «CONGONEWS» se sente obligée de se réserver de citer des noms. Partout où il est passé, Kamerhe a prêché sur un terrain propice en face des interlocuteurs acquis dans la grande majorité à l’alternance en 2016. En Belgique, il y avait encore des hésitations qui ont été très vite balayées.

Les déclarations d’André Flahaut et Jean-Jacques Labile, ministre belge de la Coopération consécutive au séjour de John Kerry à Kinshasa en font foi. En France, des assurances ont été données sur ce que François Hollande entend dire à son hôte Kabila attendu à Paris à partir du 19 mai prochain, à savoir que l’Héxagone est disposé à donner des garanties au régime s’il y a des craintes sur la sécurité des hommes au pouvoir à Kinshasa. On le savait déjà depuis le passage de la délégation des députés français dans la capitale congolaise. En fait, il est connu dans tous les milieux diplomatiques à Kinshasa que François Hollande travaille de connivence avec Barack Obama sur le dossier RDCongo. Les équipes d’avance parties pour déminer face à la menace des combattants dans la capitale française s’en sont rendues compte. Pour parler de ces équipes, elles ont pris la mesure de l’hostilité que la diaspora congolaise nourrit contre le régime.

La présence de Kabila à Paris sera donc pour elle une occasion de se faire très bruyante, question de maintenir la pression sur le pouvoir socialiste. Si Kamerhe est revenu, c’est suite à des orientations précises qui tendent à focaliser le combat sur la montée d’une dynamique interne pour l’alternance. Il faudra donc beaucoup travailler au niveau de forces vives à l’image de la pétition de la société civile du Katanga accéditée de plus de 100.000 signatures en un temps record. L’autre axe s’oriente vers une coalition des forces de l’opposition comme Kamerhe l’a affirmé sitôt descendu de l’avion à l’aéroport international de N’Djili. La question reste de savoir s’il n’est pas tôt pour fédérer les opposants. Toujours est-il que Kamerhe a promis de s’y mettre dans les prochains jours.