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Kasai Direct
30 avril 2014

Kerry débarque sur fond d’une ébullition contre toute révision constitutionnelle


ça bouillonne terriblement et dangereusement en provinces contre la révision constitutionnelle envisagée dans l’esprit de Joseph Kabila et sa majorité.

Le Katanga a donné le ton le premier avec une pétition de la société civile locale appuyée sur 120.000 signatures collectées en un temps record. La fièvre a vite fait de gagner le Sud-Kivu où des organisations de la société civile ont lancé, depuis des semaines, une campagne de sensibilisation  en revendication d’une alternance en 2016. Le Nord-Kivu a pris le relais à partir du week-end dernier sous la bannière des organisations féministes avec le même mot d’ordre sud- kivutien, à savoir “non à la révision de la Consitution, oui à l’alternance”. Dans l’entre- temps, la ville de Kinshasa a enregistrée une pétition de plus de 50.000 signatures déposée, le 24 avril, entre les mains du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, à l’initiative de Sauvons le Congo avec Bertrand Ewanga, Martin Fayulu et Christopher  Ngoy à la tête. Une pétition pour exiger le départ d’Apollinaire Malumalu de la CENI.

Il n’en est pas moins qu’elle a été conçue pour ajouter à la pression à maintenir jusqu’à la dernière minute, quitte à la muer en mobilisation générale le moment venu. Au total, quatre provinces déjà en ébullition à la veille de l’arrivée à Kinshasa de John Kerry revêtu de la mission de s’assurer de l’organisation des prochaines élections générales dans le délai. Nul doute que le secrétaire d’Etat américiain se rendre compte  de la situation d’un Congo assis sur une éruption volcanique imminente lorsqu’il prendra langue avec les activistes de la société civile comme le prévoit son agenda. Si c’est déjà pareil à l’Est, là où c’est supposé le fief de Joseph Kabila, qu’en sera-til ailleurs? L’effet contagion est donc à craindre, notamment dans le Bas-Congo sur fond d’un activisme très agissant des députés de l’opposition Albert Fabrice Puela, Adrien Phoba et Kovo Ingila qui ont enflammé des foules à Matadi, il y a quelques semaines. Les deux Kasaï aussi avec la perspective d’une descente de Félix Tshisekedi dans sa circonscription électorale, à Mbuji-Mayi.

Au finish, l’embrasement général n’est pas à exclure si jamais le régime s’évertue à perpétrer un passage en force. Kabila lui-même hésitait encore, pas à propos de l’acte à poser mais plutôt quant à savoir à quel moment y aller. Les hommes appelés à exécuter, eux, avancent tête baissée. La semaine dernière, précisement le 25 avril, ils se sont réunis sous la direction de Minaku. Réunion convoquée à Procoki, l’ex-siège du gouvernement parallèle, comme pour rappeler les  funestes moments où Augustin Katumba Mwanke  y exerçait son magistère sans laisser place au locataire de l’Hôtel du gouvernement. A l’époque, Adolphe Muzito réduit au rang d’un simple coordonateur de l’exécutif. Etaient conviés à cette messe noire, des dignitaires kabilistes membres du bureau politique de la MP -Majorité présidentielle.

Ces anti- démocrates patentés ont, à l’unanimité, levé l’option de soumettre au référendum le déverrouillage de l’article 220 de la Constitution du 18 Février 2006.  Ils n’avaient pas encore fini de se demander comment et quand s’y prendre que l’annonce du voyage de Kerry est venu leur couper l’herbe aux pieds. Intriguant que les Américains commencent les pressions sur Joseph Kabila  alors que la RD-Congo se situe encore à plus de deux ans du délai constitutionnel du 19 décembre 2016.

Cela signifie clairement que l’Oncle Sam a décidé d’anticiper pour  prévenir et conjurer le fait accompli, souvent justifié par l’absence des moyens. Les moyens, une autre délégation américaine en a parlé, il y a quelques semaines, avec l’abbé Apollinaire Malumalu et son vice-président, le PPRD André Pungwe. Les interlocuteurs du président de la CENI ont demandé de faire savoir à temps si les moyens font défaut. Si Malumalu et Pungwe attendent de donner l’alerte à la dernière minute, ils en répondront individuellement, ont-ils été prévenus. La même mise en garde a été formulée à Malumalu lors de la présentation de sa feuille de route à New- York. Des délégués du gouvernement américain lui font remarquer que tel que conçu son calendrier n’est pas pour éviter un retard dans le processus électoral.

Ils lui ont promis, sur un ton comminatoire, qu’ils veilleront au grain eux-mêmes. Promesse déjà réalisée en partie depuis que les Nations-Unies ont dépêché, selon des proches du représentant-résident du PNUD à Kinshasa, une soixantaine d’experts des questions électorales au Qg de la CENI, sur le boulevard du 30 juin. “Cette présence est là pour garantir un processus électoral transparent. Les Américains ont juré d’éviter à tout prix que ne se reproduise ce qui s’est passé en 2011. Il est même envisagé une certification comme cela avait été le cas en Côte d’Ivoire”, affirme-t-on dans les milieux proches du staff de l’organisme du système onusien dans la capitale congolaise.

matthieu kepa

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