Michel Kabeya subit les turpitudes d’un Luhaka pro-Kabila

Une crise couve au sein du MLC. A la base, la suspension de Michel Kabeya, premier vice-président de l’interfédéral MLC- Kinshasa, pour une durée de trois mois. La décision signée Thomas Luhaka a été prise le 18 avril.

Sitôt annoncée, cette décision a provoqué un lever des boucliers dans les rangs des hauts cadres du parti bembiste. Alexis Lenga, Jacques Ndjoli et Yvon Dangwele ont fait connaître leur désapprobation. Ce dernier l’a même manifesté par un texto expédié au secrétaire général du MLC. Des sources font état d’une mise en demeure d’une semaine lancée à Luhaka pour réhabiliter le vipi sanctionné. il est reproché à Kabeya des propos tenus contre Luhaka dans une prestation télévisée. Propos jugés “discourtois”. L’incriminé est également accusé de s’être prévalu d’un coup de fil de Jean-Pierre Bemba auprès de son supérieur hiérarchique, Valentin Gerengbo. Des accusations non-fondées qui cachent mal l’embarrassante posture de Luhaka mis en minorité quant à sa position de prendre part au gouvernement attendu de cohésion nationale.

Luhaka avait même tenté d’influencer l’une de deux soeurs députées Bemba pour l’entraîner dans son élan, question de mettre Jean-Pierre Bemba en difficulté pour sanctionner si jamais le ralliement à Joseph Kabila devenait effectif. Celle-ci rétractée après avoir longtemps hésité. Et Luhaka s’est retrouvé désemparé. N’empêche qu’il persevère. Kabeya qui n’a fait que rappeler que le MLC n’est pas partie prenante à un quelconque gouvernement en a payé un lourd tribut de la part de Luhaka. Pour parvenir à ses fins, Luhaka a bien manipulé l’égo de Bemba en mettant en avant le fait que Michka prêche pour que le MLC apporte son soutien à un autre candidat de l’opposition à l’élection présidentielle de 2016. La manip, l’arme de prédilection de Luhaka à l’endroit du prévenu de la CPI coupé de toutes les réalités sur terrain. C’est grâce aux mêmes méthodes qu’il a fait partir Jean-Lucien Bussa.

Aujourd’hui, c’est le tour de  l’intraitable Michel Kabeya. Demain, le MLC se retrouvera avec des rangs complètement clairsemés à force des départs. A moins qu’Alexis Lenga décide de faire le contre-poids. Dans sa démarche, Luhaka ne s’est pas soucié de la procédure. L’audition de Kabeya devant la commission de discipline a été opérée sans aucune notification. Si l’interressé a répondu à l’appel téléphonique du président de la commission, Raymond Ramazani Baya, c’est simplement par élégance. La décision elle-même n’a pas été non plus notifiée. Kabeya l’a apprise par voie de presse. L’absence du moindre courrier à l’endroit de Kabeya est caractéristique de Luhaka qui dirige le MLC selon la tradition orale, sans aucune correspondance. Avec lui, toute l’administration du MLC se règle au téléphone.

Allez-y faire un tour dans les archives du MLC, vous nous en direz des nouvelles. Dans cette vacuité luhakiste institutionnalisée, Ramazani paraîssait désormais comme le bras armé, l’homme des basses bésognes du mollason secrétaire général. A chaque fois que ce dernier ressent le besoin de règler des comptes à un adversaire, Ramazani entre en scène sans s’en tenir aux faits. Pour un grand qui a géré les affaires de l’Etat au plus haut niveau sous Mobutu, quelle triste fin de devenir l’exécutant d’un secrétaire général impopulaire et honni de la grande majorité bembiste.
Michel Kabeya. Ph. Dr. Tiers.
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