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Kasai Direct
17 avril 2014

Désaffectation du Musée de Kananga : Le Ministre provincial de la culture et le DG des IMN à couteaux tirés

Le ministre provincial de la culture et des Arts de la Province du Kasaï Occidental et le Directeur général de l’Institut des Musées nationaux sont à couteaux tirés. Et pour cause, la désaffectation du Musée national de Kananga et la suspension du Directeur provincial du Musée. Ce bâtiment, vieil de 57 ans, est désaffecté par l’autorité provinciale au profit de la Direction Générale des Impôts. Le Ministre de tutelle exclut la thèse de spoliation tandis que le DG de l’Institut des Musée proteste, de la manière la plus drastique, contre la spoliation du bâtiment qui abrite depuis Luluabourg une richesse inouïe de l’art indigène.

La Direction générale de l’Institut des Musées nationaux proteste et estime que la ville de Kananga a assez d’espaces pour construire. A-t-on graissé les pattes des décideurs ?, c’est la question qu’elle se posée.   

Le Ministre provincial de la culture et des Arts du Kasaï Occidental a autorisé la Direction générale des Impôts à détruire le bâtiment du Musée national de Kananga, vieil de 57 ans, pour y ériger, avec le concours de ses partenaires, un immeuble moderne de quatre niveaux qui va abriter les services de l’administration fiscale de cette province. Cette désaffectation a créé une polémique au sein de l’administration culturelle de Kananga. L’Autorité provinciale est accusée de déposséder les biens immobiliers de l’Etat congolais, sans au préalable informer les occupants en vue d’harmoniser la faisabilité de protéger la richesse culturelle qui date de l’époque indigène, rapporte l’Eveil.

Pour éclairer les zones d’ombres qui entourent cette désaffectation, Madeleine Kankolongo, ministre provincial de la culture et des arts, n’a pas voulu passer la désinformation qui effleure l’intoxication des agents de sa tutelle. Selon elle, ce bâtiment n’a jamais fait l’objet d’une quelconque vente moins d’une spoliation. Elle explique clairement que la délocalisation du Musée de Kananga est une décision concertée de l’Autorité provinciale à l’avantage de la Direction générale des Impôts (DGI)  qui en a formulé une demande expresse pour ses besoins en infrastructure. Plus loin, elle a rassuré, que la Dgi s’est engagée, en contrepartie, de construire des infrastructures modernes, non seulement pour le Musée national de Kananga, mais également, pour la division provinciale de la Culture et des Arts. Un terrain de l’Hôpital de référence de Kananga a été choisi pour les travaux de construction. Ce qu’il faut retenir dans son appel au calme et la dimension précaire de conservation des œuvres d’arts qui appelle des conditions moderne de travail. Quand bien même la durée des travaux n’a pas été révélée, il y a lieu de signaler que le déguerpissement a duré deux jours. A cet effet, tous les objets d’arts ont été, sur l’œil vigilant de l’autorité de tutelle, confinés dans le bâtiment administratif de la Bibliothèque de Kananga.  Des précautions sont prises pour la protection des œuvres immobilières notamment, les mobiliers des bureaux, des bustes des grandes personnalités historiques et le monument de Léopold II ainsi que des hauts reliefs qui font la fierté de ce musée.

Cependant, la désaffectation de ce bâtiment n’a pas été sans conséquence. Il s’en est suivie une paralysie transitoire des activités. Pour parer au plus pressé, les travaux de construction de l’immeuble de la DGI ont commencé depuis le 7 avril dernier.

Le retour de la manivelle  

La nature a horreur du vide, dit-on. La recherche des motivations qui ont abouti à la désaffectation de ce bâtiment a fait des victimes. Le directeur provincial du Musée, Christophe Mbombo Mashala, a été préventivement suspendu de ses fonctions quatre jours avant que la démolition commence. Il lui est reproché des propos discourtois à l’endroit de l’Autorité provinciale contenus dans sa lettre relative à ce dossier.

Tenu informé de cette suspension, le Directeur Général de l’Institut des Musées nationaux,  Joseph Ibongo Ngvilu, a énergiquement, protesté contre la désaffectation et plus contre la manière dont on a procédé à la décision de suspension de son Directeur provincial : « C’est le Musée de folklore de l’art indigène de Luluabourg depuis 1957. Ce bâtiment est un symbole de l’histoire kasaienne. Il renferme des objets d’arts représentant le peuple lulua et l’art royal kuba »

Donc, il considère que cette spoliation est un coup d’arrêt à la protection des œuvres d’art du Kasai malandi wa shinga.  En tout cas, entre la modernité et le conformisme culturel, le fossé est grand.

Peter Tshibangu

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