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Kasai Direct
25 mars 2014

Réplique américaine à la sortie de Kabila à Kingakati

La réponse du berger à la bergère. Joseph Kabila a montré ses intentions devant la majorité, le 20 mars, à la ferme présidentielle, à Kingakati.

Quatre jours après, les Américains lui répondent avec une mise en garde sévère via Russ Feingold, l’envoyé spécial de Barack Obama dans la région des Grands lacs, dans une interview accordée le 24 mars à la Radio mondiale RFI. Pas de langue de bois, l’émissaire américain prévient clairement sur une éventuelle manipulation de la Constitution au profit de Joseph Kabila. Sont également pointés du doigt, le président rwandais Paul Kagame et son homologue burundais Pierre Nkurunziza qui a échoué devant le Parlement burundais dans sa tentative de faire passer une révision constitutionnelle pour faire sauter la limilitation du mandat présidentiel. Il a été battu à une voix dans une assemblée où il est assuré d’une large majorité. Une leçon pour Kabila qui a le temps de comprendre que les risques encourus ou à encourir amèneront les élus de sa majorité à decider seuls devant leurs consciences dans un vote à bulletin secret. Qu’il ne pense pas un seul instant que tous ont décidé de lier leurs destins au sien. Le moment venu, chacun se préoccupera plus de son avenir, de sa femme et de ses enfants. Il n’a qu’à poser la question aux Mobutistes, mêmes parmi ceux qui montent en première ligne dans la logique d’un régime éternel, pour comprendre comment ils ont fait pour retomber sur leurs deux jambes dans la kabilie après avor laissé le Maréchal Mobutu mourir seul au Maroc. A l’ex- MPR mobutiste Luzanga Shamandevu de répondre le premier une fois qu’il aura terminé d’exposer sur l’opportunité du suffrage indirect. Léon Kengo aussi parti plutôt de Kinshasa après avoir été déchu de l’Hôtel du gouvernement après son fameux “Kisangani ne tombera jamais”. (Extraits de l’interview de Russ Feingold dans l’encadré)

La mise en garde de Russ Feingold à Joseph Kabila

Dans les trois années à venir, il y aura des élections au Congo, Burundi, Rwanda et en Ouganda. Est-ce que les Etats-Unis vont suivre de près ces processus électoraux?

Oui, nous allons suivre cela de près et nous allons essayer d’être aussi cohérents que possible avec ce que nous défendons dans nos prises de positions. Et c’est pourquoi nous appellerons instamment la RDC et ses voisins à respecter leurs Constitutions et cela inclut les dispositions sur la limitation du nombre de mandats. Le président Obama a dit que ce dont l’Afrique avait besoin, ce n’était pas d’hommes forts, mais d’institutions fortes. Je l’ai dit publiquement et dans la plupart de ces capitales, ce n’est pas une bonne pratique de modifier la Constitution simplement pour le bénéfice de celui ou de ceux qui sont au pouvoir. Les présidents Kabila, Kagame et Nkurunziza en sont à leurs derniers mandats selon leurs Constitutions respectives.

Comment réagiraient les Etats-Unis s’ils modifiaient d’une quelconque manière leurs Constitutions pour rester au pouvoir ?

Ce n’est qu’une hypothèse pour le moment. Nous verrons comment y répondre si la situation se présente. Mais je tiens à répéter ce en quoi nous croyons : c’est notre expérience et notre conseil à nos amis dans ces pays, le respect de la Constitution est important, très important pour la population pour qu’elle ait l’impression de pouvoir participer et choisir son président, très important aussi pour la réputation internationale de ces pays, de prouver qu’ils peuvent avoir des transitions pacifiques. Ce que j’espère, c’est que chacun de ces dirigeants va voir à quel point c’est important que leur Constitution soit respectée. C’est ce qui va aussi conditionner la manière dont sera perçu leur héritage politique en tant que dirigeants de leurs pays. Vous souteniez l’idée de l’importance d’un dialogue entre les chefs d’Etat des pays de la région.

Où en est cette initiative ?

C’est un succès, nous sommes ravis qu’au sommet de la CIRGL, la conférence internationale sur la région des Grands Lacs, à Luanda en janvier, la présidence de l’organisation soit revenue au président Dos Santos d’Angola. Il a immédiatement pris la décision de s’engager dans cette direction en posant des jalons pour créer justement cet espace de dialogue dont la région a besoin. Il a réuni les présidents du Rwanda, de la RDC, de l’Ouganda et même de l’Afrique du Sud. Et maintenant, il y a des suites significatives, d’abord pour régler le problème des FDLR. Ce que j’espère et je pense que c’est aussi le souhait des chefs d’Etat de la région que ce dialogue au niveau des chefs d’Etat continue pour régler d’autres problèmes, comme les entraves au retour des réfugiés, la création d’opportunités économiques, la sécurité aux frontières, tout ce qui est à l’origine des problèmes dans l’est du Congo. En quelques mois, on est passé d’un accord- cadre avec des objectifs à un dialogue plus substantiel et essentiel entre les dirigeants des pays de la région. Tous les envoyés spéciaux de la communauté internationale ont encouragé ce processus. Et je félicite les présidents de la région et particulièrement le président Dos Santos pour faire des pas dans la bonne direction.

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