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21 mars 2014

RDC : la proposition de changer la Constitution "fait désordre" dans le camp Kabila

 

 RDC : la proposition de changer la Constitution "fait désordre" dans le camp Kabila

Et si la RDC changeait de Constitution ? L'idée lancée mardi par Claude Mashala, cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir), est loin de faire l'unanimité, même au sein de la famille politique du président Joseph Kabila.

Mis à jour le 21 mars 2014 à 10 heures 25.
Le 18 mars, Claude Mashala a pris tout le monde de court. Alors que la classe politique congolaise ergotait depuis des semaines sur la révision, ou non, de l'article 220 de la Constitution qui empêche Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, le secrétaire national du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, principal parti de la majorité) a décidé de lancer une pétition pour changer de Constitution.


Depuis quelques mois pourtant, le camp présidentiel tente de rassurer l'opposition politique sur l'intention du chef de l'État de respecter les dispositions constitutionnelles. Au lendemain des "concertations nationales" tenues à Kinshasa début septembre, Aubin Minaku, président de l'Assemblée nationale et chef de la Majorité présidentielle (MP), assurait encore à Jeune Afrique que "[Joseph Kabila] est le garant de la Constitution, il la respectera et la fera toujours respecter". Plus récemment sur RFI, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement et membre du bureau exécutif de la MP, abondait dans le même sens : "Joseph Kabila nous a dit qu'en 2016, il y aura un passage de flambeau civilisé entre un président qui sort et un président qui entre."


"Une initiative personnelle"
Quelle mouche a donc piqué Claude Mashala pour qu'il vienne parasiter tous les discours d'apaisement du pouvoir ? Au sein même de sa famille politique, c'est la stupéfaction générale. "Franchement, sa proposition d'initier le changement de la Constitution fait désordre, reconnaît un cadre de la MP. Lorsque les Congolais, majorité et opposition, parlent de 'cohésion nationale', le moment est mal choisi pour balancer des idées qui divisent".
"Il s'agit d'une initiative personnelle", tente de justifier Séraphin Lusanga, le porte-parole de la MP, soutenant tout de même que "Claude Mashala a au moins le mérite de secouer le cocotier et rien ne l'empêche, en tant que Congolais, de lancer une pétition, laquelle n'engage ni son parti ni la majorité". Un avis que ne partagent pas tous les membres de la MP.


"Le PPRD doit avoir la maîtrise de ses lieutenants"
"C'est une démarche maladroite, inopportune et peu efficace", tance pour sa part le député Christophe Lutundula, dont le parti, le Mouvement de solidarité pour la démocratie et le développement (MSDD), fait partie de la MP. "Il ne faut pas que la classe politique congolaise amène Joseph Kabila à ne gérer que des crises et les états d'âme des gens. Le président de la république a été élu pour promouvoir le développement du pays, et non pour régler des crises à répétition", tonne-t-il, appelant le PPRD à avoir "la maîtrise totale de ses lieutenants".


De son côté, Lambert Mende confie à Jeune Afrique qu'il ne comprend pas non plus "la sortie médiatique" de Claude Mashala. "En quelle qualité parle-t-il et a-t-il osé remettre à cause mes propos [ceux en rapport au "passage en flambeau civilisé" entre le président sortant et l'entrant en 2016, NDLR] ?", s'interroge le président national de la Convention des Congolais unis (CCU, membre de la MP) et porte-parole du gouvernement congolais.
Pour Lambert Mende, "la polémique lancée par ce monsieur [Claude Mashala] n'est qu'un faux débat. (...) Joseph Kabila respectera bien la Constitution", martèle-t-il, soulignant que le mandat actuel du chef de l'État court toujours. "On n'est pas encore en 2016 : laissons Joseph Kabila travailler dans la sérénité", lance-t-il.


Pas de complot contre la Constitution
Pour tenter de remettre de l'ordre dans sa famille politique, le président Joseph Kabila a convoqué, le 20 mars, tous les cadres de la majorité au pouvoir dans sa ferme de Kingakati, à 80 km de la ville de Kinshasa.
"Je ne vous ai pas réunis ici pour comploter contre la République", a lancé d'entrée de jeu le chef de l'État à ses hôtes. Il ne s'agissait pas non plus d'une réunion "pour comploter contre la Constitution", a ajouté Aubin Minaku, président de l'Assemblée nationale et secrétaire général de la MP. Une façon de mettre fin aux agitations dans la classe politique après la pétition pour changer la Constitution lancée par un cadre du PPRD.

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