Amnistie : L'opposition claque la porte à la commission politique de l'assemblée nationale
(KINSHASA)- L'opposition a claqué la porte mercredi des travaux de la commission politique de l'assemblée nationale après que la famille politique du président Kabila ait rejeté d'élargir la période devant couvrir l'amnistie soit du 1 juillet 2003 jusqu'en décembre 2013 tel que voté par le sénat.
''Nous ne pouvons pas accepter que l'amnistie soit sélective alors qu'on parle de la cohésion nationale'', a déploré le député de l'opposition, Lumeya Du Maleghi, vice-président de la Dynamique pour la démocratie au Congo.
Les députés élus du Nord-Kivu ont également quitté la salle s'abstenant d'endosser la responsabilité d'octroyer l'amnistie à ceux qui ont endeuillé et pillé leur province. Pour le député Emery Okundji, le secrétaire général ad intérim des Fonus, l'opposition est sortie pour rejeter une loi d'amnistie mono ethnique qui contredit l'ordonnance du chef de l'état convoquant les concertations nationales, l'accord-cadre d'Addis-Abeba, la résolution 2098 de l'Onu et toutes les recommandations des concertations nationales. ''Il est inadmissible que la Majorité au pouvoir foule aux pieds la volonté du chef de l'état de chercher la cohésion nationale et l'unité du pays.
Vous savez que la loi a un caractère général et impersonnel. Nous refusons de cautionner cette loi taillée totalement sur mesure. Une loi pour satisfaire un groupe des criminels '', a dénoncé Okundji. L'opposition ne s'explique pas que l'amnistie soit accordée seulement aux congolais d'expression rwandophone et non aux Enyele, aux Makesa de Bundu dia Kongo et aux anciens militaires de Jean Pierre Bemba recherchés ou en prison. Le sénat a élargi cette période en reculant de onze ans pour permettre à tous les congolais de bénéficier de l'amnistie.
A la majorité, on considère que l'amnistie est contextuelle. Ceux qui ne sont pas concernés par le processus de paix de Kampala et de l'accord-cadre d'Addis-Abeba ne doivent pas bénéficier de l'amnistie, a insisté un député juriste du Pprd. Cette divergence ouvre la voie à la méfiance entre les deux familles politiques et la cohésion nationale risque de recevoir un grand coup