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Kasai Direct
23 janvier 2014

Lèche, lèche! Ceux qui lèchent n’en sont pourtant pas morts ! (suite et fin)

La jeune femme ferma les yeux et se mit à réfléchir un long moment. Puis, elle ouvrit les yeux pour contempler la vieille dame dont les blessures béantes, non seulement, laissaient couler les pues, mais aussi dégageaient des odeurs nauséabondes. Elle aimait son mari, le père de ses enfants et déplorait ce qui était arrivé. Mais de là à lécher les plaies puantes ! Ô Seigneur Dieu !

Quelle décision allait-elle prendre ? Une voix intérieure lui dit de ne pas lécher les pues de la vieille femme et de rebrousser chemin sur le champ. Une autre voix lui dit de fermer les yeux et de lécher les pues des plaies de la vieille femme. La récupération de son mari était à ce prix.

La vieille encouragea la jeune femme en lui répétant les mêmes mots : « Laka, laka ! Balaka-laka ki mbafu ! ». (Lèche, lèche ! Ceux qui lèchent n’en meurent pas pour autant !)

Voyant l’heure qu’il faisait, la distance qu’elle avait effectuée jusqu’au château et les dangers encourus en chemin pour retrouver son mari, elle s’avança lentement vers la vieille, ferma les yeux et commença à lui lécher d’abord les yeux, puis les joues, les débarrassant des sécrétions gluantes et jaunâtres séchées à certains endroits.

Toujours les yeux fermés, elle lui prit les bras et lécha les pues puantes qui coulaient des plaies de ses bras. Lorsqu’elle eut terminé, elle descendit aux jambes et lécha toutes les plaies qu’elle rendit très propres avec sa langue.

La vieille, très satisfaite, se mit débout, prit la jeune fille par la main et l’entraîna  à l’intérieur du château. Elles traversèrent plusieurs salles pour se retrouver finalement  devant une grande porte fermée. La vieille femme dit une phrase dans une langue inconnue de la jeune femme et la porte s’ouvrit aussitôt. Elles entrèrent ensemble dans une salle spacieuse et la jeune femme fut très ravie d'y retrouver son mari.

Pour leur voyage retour, la vieille femme leur indiqua un autre chemin qui ne présentait pas de danger pour eux.

C’était le conte tel qu’il m’a été raconté

Lumbamba Kanyiki

 

 

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