RDC: assassinats présumés de jeunes délinquants à Kinshasa
En République démocratique du Congo (RDC), une vingtaine de jeunes, dont douze enfants, ont été tués depuis une semaine, à Kinshasa. Depuis le 15 novembre, dans la capitale congolaise, la police mène une vaste opération contre les gangs de jeunes délinquants, les Kuluna. L'Unicef s'alarme de rapports faisant état d'exécutions extra-judiciaires et demande aux autorités congolaises de prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ces actions. De son côte, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende rejette les soupçons de l'Unicef et demande des preuves.
L'opération baptisée « Coup de poing » a débuté le 15 novembre et devrait durer trois mois. Le gouvernement veut éradiquer les Kuluna - les gangs de jeunes ultra violents - qui terrorisent la population et n'hésitent pas à s'en prendre aux forces de l'ordre.
Mais beaucoup s'inquiètent des méthodes employées. Selon l'Unicef, une vingtaine de jeunes, dont douze enfants, ont été tués par balles depuis précisement le début de cette opération.
L'Unicef n'accuse pas directement les forces de l'ordre mais relève la coincidence entre le début de l'opération coup de poing et ces meurtres. Selon des témoins, au cours de ces derniers jours, des hommes en civil ont abattu froidement plusieurs jeunes Kuluna dans les rues de Kinshasa au vu et au su des populations.
Joint par RFI, Aliou Maïga, gestionnaire de la protection de l'enfance à l'Unicef RDC, rappelle aux autorités que les délinquants doivent être traités en fonction des lois en vigueur.
De son côté, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, rejette les soupçons de l'Unicef et demande des preuves.
« S’il y a des informations qui confirment ces rumeurs qui courent dès le premier jour, nous sommes extrêmement intéressés à avoir les éléments qui nous permettraient de prendre des mesures », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais à RFI.
La recrudescence de la délinquance des Kuluna coincide avec une série de mesures de mise en liberté conditionnelle décrétées depuis le mois de septembre. Mais là encore, Lambert Mende récuse. « Il n'y a aucune statistique prouvant un lien de cause à effet », a-t-il dit.