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Kasai Direct
29 octobre 2013

RDC : entre le feu et une issue politique difficile, le M23 doit choisir

28/10/2013 à 18:55

Sultani Makenga, chef militaire du M23. Sultani Makenga, chef militaire du M23. © AFP

L'armée congolaise a lancé, le 25 octobre, une contre-offensive foudroyante sur les positions occupées par le Mouvement du 23-Mars (M23) dans le Nord-Kivu. Résultat : plusieurs localités ont été reprises à la rébellion. Un "succès militaire" qui ne peut que réconforter l'intransigeance de Kinshasa dans les pourparlers interminables de Kampala. Décryptage et cartographie.

Une après l'autre, l'armée congolaise reprend les positions occupées depuis plus d'une année par le Mouvement du 23-Mars (M23) dans l'est de la RDC. Après l'échec du dernier round des pourparlers de Kampala, suspendus de nouveau le 10 octobre, les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par les éléments de la brigade d'intervention des Nations unies, ont successivement repris le contrôle de Kibumba – ancien fief de Jean-Marie Runiga, chef politique déchu de la rébellion -, Kiwanja et Rutshuru-centre avant de chasser les rebelles, le 28 octobre, de la base militaire stratégique de Rumangabo, située à environ 50 km de la ville de Goma.

"Nous avons mis en déroute les rebelles du M23, affirme le colonel Olivier Hamuli, porte-parole des FARDC dans le Nord-Kivu. Après la reprise de Rumangabo, nous venons de rouvrir l'axe Goma – Kiwanja et allons poursuivre la contre-offensive jusqu'à Bunagana", à la frontière ougandaise, fief de la rébellion. "C'est un grand soulagement pour la population locale", commente un membre de la société civile du Nord-Kivu, province en proie à l'activisme des groupes armés nationaux et étrangers depuis près de deux décennies.

Solution politique difficile

Joint au téléphone par Jeune Afrique quelques minutes après sa visite dans les territoires "libérés" - à Rutshuru-centre et à Kiwanja -, Martin Kobler, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, abonde dans le même sens (ou presque). "Je viens de voir de mes propres yeux des habitants qui manifestent leur joie" après le départ des rebelles, explique-t-il. Mais le succès militaire ne résout pas tous les problèmes : le M23 se trouve encore dans le pays. Il est donc temps de compléter la victoire sur le front par une solution politique". Autrement dit, le retour à la table des négociations à Kampala.

"Tout dépend aujourd'hui de la bonne volonté des parties et du professionnalisme de la médiation ougandaise", souligne Martin Kobler, appelant Crypsus Walter Kiyonga, ministre ougandais de la Défense et facilitateur des pourparlers entre le M23 et Kinshasa, à "convoquer vite une plénière" pour amener les rebelles du M23 et les délégués du gouvernement congolais à "parapher les trois points" restés pendants du projet d'accord : amnistie, intégration des rebelles au sein des FARDC et avenir des chefs politiques du M23.

De son côté, Kinshasa dit avoir déjà fait "trop de concessions en 10 mois de discussions" à Kampala et qu'il n'est plus possible d'aller au-delà. "Nous avons mis sur la table une proposition sérieuse et complète. D'une chose l'une, soit ils [les rebelles du M23] acceptent de signer le document, soit ils s'obstinent à refuser notre offre. Dans ce cas, l'option militaire va se poursuivre pour mettre fin à cette aventure qui n'a que trop duré", lâche un représentant du gouvernement congolais aux pourparlers difficiles de Kampala.

"Que pouvons-nous faire d'autre ? Nous proposons déjà d'offrir une amnistie à tous ces hommes pour des faits insurrectionnels et des faits de guerre", explique-t-il, rappelant néanmoins que "les mutins récidivistes et ceux qui ont commis des crimes graves ne seront ni amnistiés ni intégrés dans l'armée". Une mesure qui exclut près de 80 responsables rebelles, notamment le chef militaire du M23, Sultani Makenga, soupçonné par l'ONU d'avoir "commis et ordonné de graves violations du droit international (meurtres, mutilations, violences sexuelles, enlèvements et déplacements forcés…)".

______________

Par Trésor Kibangula

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