Exclusif – Des nouvelles preuves de l’implication Rwandaise en RDC

GOMA – Pendant que les dirigeants de la région des Grands Lacs d’Afrique se réunissaient à Kampala le jeudi dernier, dans la recherche d’une solution à la crise en République démocratique du Congo, des nouvelles preuves continuaient d’accabler le régime de Kigali.

Sur un temps nuageux le matin à Goma cette semaine, l’armée congolaise a fait défiler des transfuges du M23, des enfants qui avaient été recrutés de force par les rebelles, devant un groupe de journalistes en visite.

Un garçon de 14 ans nommé Joseph raconte son histoire, il aurait été enlevé par le M23 à partir de son domicile au Rwanda, amené à traverser la frontière de la RDC et forcé à transporter des fournitures et des armes pour les rebelles.

Il est difficile de vérifier son histoire dans cet environnement – un enfant qui a peur de parler à des journalistes avec des caméras de télévision que les soldats congolais se profilent à proximité.

Mais encore, son cas constitue un véritable défi: comment pousser les deux pays à travailler ensemble, tandis que le Rwanda alimente le conflit dans les coulisses.

Le porte-parole de l’armée congolaise, Olivier Amuli ; dit que c’est une question complexe.

« Ce sont de jeunes enfants, ils sont aussi étrangers », at-il dit. « Les deux pays doivent se réunir et parler. Et nous attendons toujours de trouver une solution « .

Human Rights Watch est parmi les groupes qui ont documenté des preuves du soutien du Rwanda aux rebelles dans l’est du Congo.

Ida Sawyer explique que la réticence Rwandaise à reconnaître son implication a compliqué les efforts pour résoudre la crise.

«C’est un gros problème, et je pense que nous avons vu cela pour les 17 dernières années, le Rwanda a soutenu différents groupes armés dans l’est du Congo ou envoyé son armée à travers la frontière, ils ont toujours refusé de le reconnaître », a déclaré Sawyer.

Le Rwanda a d’abord envoyé son armée dans l’est du Congo en 1996 pour pourchasser les auteurs du génocide rwandais. Kigali a été accusé de soutenir d’autres groupes rebelles dans la région depuis lors.

Cela inclut le mouvement du M23, qui a pris brièvement la ville de Goma en Novembre, mais a perdu du terrain dans les récents combats avec l’armée congolaise, soutenue par une brigade de maintien de la paix plus agressive de l’ONU.

Malgré la pression internationale grandissante pour déposer les armes, Human Rights Watch rapporte que le M23 continue de recevoir des approvisionnements en provenance du Rwanda.

«Nous avons interviewé des dizaines de civils qui vivent le long de la frontière entre le Congo et le Rwanda, et ils nous ont dit à propos d’importants mouvements de troupes, d’armes et de munitions en provenance du Rwanda au Congo au cours des deux dernières semaines », a t-elle dit.

Des groupes de défense des droits des populations locales en RDC ont également signalé un afflux de soldats rwandais dans les zones sous contrôle rebelle.

Le Rwanda a à plusieurs reprises nié tout lien avec les rebelles, et a accusé des groupes comme Human Rights Watch d’avoir un agenda politique.

Le ministère des Affaires étrangères du Rwanda a également accusé l’armée congolaise d’essayer délibérément de provoquer le Rwanda, après qu’un certain nombre de bombes soient tombées sur le territoire rwandais lors de récents combats autour de Goma.

Pour certains observateurs, l’implication du Rwanda dans l’est du Congo est inévitable.

Jean-Louis Kyaviro, un ancien député qui dirige maintenant un groupe de pression politique, affirme, avec des vastes richesses minières du Congo et la mauvaise gestion de la part du gouvernement, les étrangers prennent tout simplement profiter des faiblesses du pays.

«Vous savez, lorsque nous condamnons le voleur qui est entré dans la maison par la fenêtre, il faut aussi punir les enfants qui ont laissé la fenêtre ouverte », a déclaré Kyaviro.

Un accord-cadre signé par les leaders régionaux de l’Union africaine en Février a appelé la RDC de faire des réformes du secteur de la sécurité et de consolider l’autorité de l’Etat, en particulier dans l’Est.

Les membres de la région des Grands Lacs ont également cherché à résoudre le conflit par le dialogue, bien que des discussions à Kampala entre le gouvernement congolais et les rebelles se soient effondrées.

Direct.cd,
Avec AFP et Agences