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Kasai Direct
17 août 2013

«C’est de la musique de chez nous!»

Le rappeur belgo-congolais Baloji sera samedi soir sur la scène du Pukkelpo

baloji

p. Le festival rock s’ouvre à d’autres styles, l’époque elle-même est au brassage des cultures. Pour en finir avec la «world music».

Il n’y a pas que le rock au Pukkelpop. Preuve par deux: un des meilleurs concerts de jeudi a été donné par des Touaregs, Bombino, et samedi, c’est le rappeur belgo-congolais Baloji qui terminera le festival sur la petite scène. Car si les grands raouts musicaux de l’été sont souvent présentés comme des manifestations bien ciblées (rock à Werchter et au Pukkelpop, alternatif à Dour, électro à Tomorrowland, world à Couleur Café…), la réalité est bien plus métissée.

«C’est la troisième fois que je joue au Pukkelpop. On était déjà venu avec Starflam», lance directement Baloji. Alors, quand on lui demande son sentiment, en tant qu’artiste world, de jouer dans un festival rock, la réponse fuse: «Ce que je déteste avec cette expression de world music c’est qu’il y a un côté fantasme occidental. Cette vision d’une Afrique dans le besoin, des gens toujours souriants qui jouent du djembé dans des vêtements traditionnels… C’est très lié à une perception occidentale et passéiste du monde.» Et d’enchaîner: «On ne dit pas de Kanye West qu’il est world parce qu’il sample Otis Redding. Par contre, si je sample Franco… En fait, dès que c’est africain, c’est world, ça n’a pas de sens!»

L’époque est en effet au brassage culturel. Ainsi, un groupe comme Vampire Weekend est autant influencé par la musique africaine que Baloji. Les uns sont blancs et new-yorkais, l’autre est européen d’origine africaine, mais la base est commune: un mélange d’Occident et d’Afrique. «On essaie de représenter une musique de diaspora, continue le rappeur, on assume le fait d’avoir une double identité, d’avoir été bercé par la musique africaine un peu malgré nous étant gamins, et d’avoir ensuite grandi en écoutant du rap et du rock. A partir de là, on trouve des jonctions de manière très naturelle.»

On en aurait donc fini avec cette vision Live Aid de l’Afrique, très clivée, finalement, entre «eux et nous». Aujourd’hui, tout le monde sort de la même marmite, ce que Baloji résume dans une de ses chansons avec cette phrase-slogan: «Ce n’est pas de la world music, c’est de la musique de chez nous!»

Une phrase qui est d’ailleurs entendue et comprise aux quatre coins du monde. Car Baloji, qui s’est construit un réseau international grâce aux réseaux sociaux (Le Soir du 29 juillet), est aujourd’hui fort demandé. En automne, notre homme enchaînera des tournées en Scandinavie, au Brésil, aux Etats-Unis et en Afrique de l’Est. Il a aussi un projet de film qui traîne depuis deux ans et est actuellement en production, et un pied ancré dans la mode.

Et au niveau discographique? D’abord, Baloji a deux titres sur une compilation hommage à Fela Kuti («Red Hot Fela»), dont un en collaboration avec l’ancien batteur de Fela, Tony Allen («Une expérience incroyable»). Ensuite un album est en préparation («On a une vingtaine de titres écrits»). Enfin, un EP est prêt à sortir, mais attend preneur («Un gros indépendant, normalement»). Sur cet EP, on entendra «moins d’instruments traditionnels, beaucoup de programmations» et pas mal d’invités prestigieux parmi lesquels Metronomy, Four Tet et Jamie XX.

Justement, The XX joue samedi soir au Pukkelpop: «Oui, on va essayer de faire un truc ensemble…» Tous dans la même marmite!

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