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Kasai Direct
24 avril 2013

Kampala : le M23 continue de narguer le gouvernement



Le mouvement rebelle enjoint Kinshasa à reconnaître tous les actes politiques et administratifs posés dans les entités sous son contrôle.

L'on ne comprend plus rien à ce qui se passe à Kampala. Les négociations directes entre le gouvernement et le M23 tendent à tourner au ridicule à cause des atermoiements de la partie rebelle qui, visiblement, ne sait plus exactement ce qu'elle veut en réalité. Alors que le déploiement de la Brigade spéciale d'intervention se précise, le M23 cherche à se donner un nouveau statut en se soustrayant de la liste des forces négatives. Dans son projet d'accord soumis à l'approbation du gouvernement, la délégation du M23 suggère dans l'article 12 dudit document que des opérations conjointes soient menées avec le gouvernement afin de participer aux opérations de pacification et de stabilisation de la partie est.

Pour le M23, ces opérations dans lesquelles il est censé s'impliquer devraient se dérouler sur une durée de cinq ans renouvelables avec pour objectif l'éradication des forces négatives étrangères opérant à partir du territoire congolais (LRA, ADF, Nalu, FNL, FDLR, etc). Une façon pour le M23 de se dédouaner en se présentant sous une nouvelle facette alors que plane sur lui le spectre d'une menace d'extermination sous l'égide de la Monusco. Outre cette proposition, la délégation rebelle propose, par ailleurs, que Kinshasa prenne à son compte toutes les dettes qu'il a contractées. Entre-temps, il continue à faire pression sur le gouvernement pour que celui-ci reconnaisse tous les actes politiques et administratifs qu'il a eu à poser dans les entités sous son contrôle.

Toujours dans ce document de vingt-cinq pages intitulé « Accord de paix entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et le Mouvement du 23 mars (M23) », il est proposé au gouvernement de décréter la partie est de la RDC (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Haut-Uele, Maniema et Tanganyika) comme étant une « zone sinistrée » jouissant d'un statut administratif particulier, d'un plan de développement spécial, d'une large autonomie fiscale et financière, d'un concept opérationnel particulier pour sa sécurisation. Il est clair que les revendications du M23 sont tellement excessives qu'elles ne pourront rencontrer l'assentiment des autorités de Kinshasa qui perçoivent bien la supercherie qui se dissimulent derrière elles. Outre le fait que le M23 veut que les choses traînent en longueur et que la partition de la RDC soit effective à travers des propositions coupe-gorge, Kinshasa ne devrait pas continuer à faire son jeu.

Le gouvernement devrait plutôt s'employer à faire pression pour que la brigade des Nations unies soit urgemment déployée aux fins de mettre un terme à l'aventure du M23. Telle est la seule alternative restante qui empêcherait Kampala à se muer en un cadre permanent d'un dialogue interminable. Pour une certaine opinion, le gouvernement qui a inscrit sa démarche non dans le sens des négociations politiques mais plutôt de l'évaluation des revendications du M23 ne devrait pas continuer à perdre son temps à négocier avec les rebelles. Il est temps, pense-t-on, que les délégués gouvernementaux  rentrent au bercail...

Alain Diasso

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