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Kasai Direct
12 avril 2013

Makenga limogé pour avoir pris contact avec Kayumba

 



Joseph Kabila a surpris avec sa décision de révocation de Sulutani Makenga et compagnie des FARDC, il y a plus d’une semaine. D’autant surprenant qu’après la neutralisation de Bosco Ntaganda dit Terminator, des observateurs s’attendaient à ce que le dégel s’accélère avec Makenga qui avait déjà pris langue avec Kinshasa avant longtemps.

Comment comprendre ce revirement à180°? Aujourd’hui, la rédaction de «CONGONEWS» en a percé le secret après plusieurs recoupements de Kigali à Kinshasa. De Kigali, les services de Paul Kagame ont reçu un renseignement crucial selon lequel Makenga s’était procuré une nouvelle puce de téléphone. Le nouveau chef du M-23 s’est servi de cette sim pour entrer en contact avec le Général rwandais en exil, en Afrique du Sud, Kayumba Nyamwasa. Si la communication entre les deux hommes n’a pas été interceptée, les renseignements militaires rwandais ont appris néanmoins que l’entretien entre Kayumba et Makenga a duré une heure et demi. Acte de haute trahison que d’entrer en contact avec l’opposant le plus redouté de Kigali à qui est attribué un groupe armé en gestation à l’Est de la RD-Congo en intelligence avec les FDLR. Acte dicté par l’instinct de survie dans le chef de Makenga et les siens qui ont pris la feuille de route de la Force internationale neutre pour un lâchage de la part du Rwanda. Avec la mission dévolue à cette force de combattre tous les groupes armés, le M-23 n’a désormais qu’une seule issue, négocier la capitulation avec Kinshasa. Déjà qu’ici beaucoup ont compris qu’il ne sert à rien de se dévouer pour Kigali, prompte à lâcher ses protégés lorsque la donne change, à l’instar de ce que les Rwandais ont fait à Ntaganda. Bien avant, il y a eu Laurent Nkunda. Makenga est désormais dans la ligne de mire.

«A Kigali, il a été décidé de le lâcher», rapportent des sources. Le lâcher a commencé par partager avec Kinshasa l’information sur son coup de fil à l’ex-chef d’état-major de l’armée rwandaise exilé à Johannesbourg.
C’est un secret de polichinelle que les deux capitales coopèrent, coopération renforcée depuis avec la disposition de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui interdit aux pays de la région d’apporter soutien à tout groupe rebelle. Kinshasa saisie, le limogeage de Makenga des FARDC a été envisagé comme la seule réponse appropriée. Le malaise entre Kigali et ses anciens protégés touche une communauté importante des Tutsi congolais appelés les Bagogwe dont sont issus la plupart de ceux qui ont combattu ou combattent dans les rangs du CNDP-M23. Les Bagogwe représentent une vague des réfugiés partis de la RD-Congo pour s’installer sur la colline de Bigogwe, au Rwanda. Aujourd’hui, ils considèrent que leurs combattants repliés au Rwanda après la défaite militaire de Ntaganda sont pris en otage. Paul Kagame a dû, en personne, recevoir leurs représentants, avec Déo Rutahisire en tête, pour les rassurer que...
Paul Muland

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