RDC: le Dr Mukwege dénonce une recrudescence des viols dans le Sud-Kivu
Le célèbre docteur Denis Mukwege s’est exprimé mardi 12 mars à Kinshasa, deux mois après son retour en RDC. Ce chirurgien qui vient au secours des femmes violées dans l’Est du pays était parti en exil en Europe après avoir été la cible d’hommes armés, en octobre 2012. Il a repris ses activités à Bukavu et constate que les violences contre les femmes se poursuivent.
Pour le docteur Denis Mukwege, la situation ne s’est pas améliorée, au contraire. On assiste même, selon lui, à une recrudescence des cas de viols. Les 300 lits de l’hôpital Panzi qu’il dirige à Bukavu sont tous occupés.
Invité mardi 12 mars du centre culturel belge Wallonie-Bruxelles, à Kinshasa, le Dr Mukwege a livré un témoignage poignant de son activité quotidienne à Bukavu. « Il y a juste quatre jours, on m’a appelé pour soigner, examiner, une petite fille. Une petite fille de six ans qui avait été violée », rapporte-t-il. « Quand vous écoutez le langage, pour exprimer ce qui s’est passé, d’une petite fille de six ans... Comme adulte, tout ce que ça crée en vous... Vous vous révoltez ! Vous dites : ce n’est pas possible ! »
Le Dr Denis Mukwege avait fui vers l’Europe, après avoir échappé à une tentative d’assassinat l’année dernière. Il est revenu en janvier dernier, à la demande des femmes du Sud-Kivu. Les autorités lui ont promis une protection, mais il ne se sent pas en sécurité. Il appelle la Monusco, la force des Nations unies, à venir protéger son hôpital ainsi que sa famille et lui-même.
Chirurgien, fondateur de l'hôpital Panzi à Bukavu
Je ne suis pas retourné (en RDC, ndlr) pour être un martyr, j’y suis retourné pour faire mon travail. (…) Si je vous dit que je n’ai pas peur, je suis en train de mentir.