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Kasai Direct
13 mars 2013

RDC : les luttes intestines du M23 éloignent la possibilité d'un accord à Kampala

Des rebelles du M23 à Munagana, le 7 mars 2013. Des rebelles du M23 à Munagana, le 7 mars 2013. © AFP

La signature d'un accord de paix "d’ici le 15 mars" comme espéré lors des négociations de Kampala entre Kinshasa et le Mouvement du 23 mars (M23) devient de plus en plus hypothétique. Les combats qui ont repris, le 9 mars, entre les deux factions rivales de la rébellion compliquent sérieusement la donne.

Déjà quatre jours d’affrontements entre les deux factions du Mouvement du 23 mars (M23). Depuis le 9 mars, les combats entre les rebelles restés fidèles à leur chef militaire, Sultani makenga, et ceux partis avec l’ancien coordonnateur politique, Jean-Marie Runiga, se poursuivent autour de Rumangabo, localité située à quelque 50 km de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu. Une situation qui risque de perturber voire de saboter la conclusion attendue « d’ici le 15 mars » d’un accord de paix entre le gouvernement congolais et le M23.
 
Kinshasa a déjà présenté à la rébellion un « projet d’accord » qui prévoit notamment la réintégration des éléments du M23 au sein de l’armée congolaise, en échange de la dissolution du mouvement rebelle. Problème : le M23 est désormais divisé en deux branches. Quelle est celle qui est légitime pour conclure les négociations avec le gouvernement congolais ?
 
"Qui va réintégrer l’autre ?"
 
Pour l’aile du M23 pro-Makenga, toute signature doit être précédée de l’adoption de certains amendements au « draft » soumis par le gouvernement congolais. « Nous devons d’abord définir ce qui signifie "intégration" : qui va intégrer l’autre », explique Vianney Kazarama, le porte-parole de la branche armée.
 
Du côté de l’autre aile du M23, conduite par Jean-Marie Runiga et réputée proche du général Bosco Ntaganda, lui-même recherché par la Cour pénale internationale (CPI), les rebelles estiment que la situation sur le terrain, avec ses luttes intestines, doit obliger le gouvernement congolais à revoir ses plans de sortie de crise qui « misent plus sur Sultani Makenga ». Dans le cas contraire, il n’y aura pas de signature d’accord de paix à la date prévue. « Le 15 mars sera une journée avortée », prédit le porte-parole du M23 pro-Runiga, Séraphin Mirindi.

Faux, répond Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. « Nous ne traitons pas avec les ailes du M23. Nous avons déposé une série de propositions de sortie de crise à la médiation qui doit les soumettre au M23. Nous constatons simplement que ce groupe rebelle se déchire sur le terrain : c’est donc au médiateur de nous désigner un interlocuteur. Pour nous, Sultani Makenga et Jean-Marie Runiga, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Les deux sont à la tête de mouvements anticonstitutionnels », ajoute-t-il, soulignant qu’« avec ou sans accord », les pourparlers de Kampala prendront bien fin le 15 mars.

Pour nous, Sultani Makenga et Jean-Marie Runiga, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais

Pendant ce temps-là, à Luanda, le président congolais Joseph Kabila se réunit avec ses homologues angolais, Eduardo dos Santos, et sud-africain Jacob Zuma pour « examiner les modalités de la mise en œuvre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba », signé le 24 février entre 11 pays de la région des Grands Lacs et destiné à ramener la paix dans la partie est de la République démocratique du Congo (RDC), en proie à l’activisme de groupes armés successifs depuis près de deux décennies.

__________

Par Trésor Kibangula


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