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27 février 2013

L’Opposition extraparlementaire « tolère » l’Accord d’Addis-Abeba



La Coordination de la Fédération de l’Opposition Extra Parlementaire, FOEP, spécialement réunie à cet effet, a analysé le contenu de l’Accord-cadre signé ce dimanche 24 février 2013 à Addis-Abeba à l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies. D’entrée de jeu, la coordination de la Fédération de l’opposition Extra Parlementaire a salué l’initiative de l’Organisation des Nations Unies préoccupée par la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et par la paix dans ce pays et dans la région et s’en félicite, même si cet accord ne fût pas véritablement négocié comme il se devait.
Ensuite, la Fédération de l’Opposition Extra Parlementaire émet les remarques et observations suivantes, concernant le contenu proprement dit de l’Accord et la portée qu’il convient de lui donner pour réunir les conditions auxquelles il peut être efficace ou, tout au moins, constituer un pas positif.

Concernant le contenu de l’Accord

La Fédération de l’Opposition Extra Parlementaire constate que l’Accord est fondé sur des principes très généraux, lorsqu’il vise l’engagement des Parties à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de chaque Etat, à ne pas s’ingérer dans les affaires et conflits internes de chaque Etat, à ne pas soutenir les groupes armés ni à leur accorder aide, ainsi qu’à ne pas fournir hébergement et protection aux criminels internationaux. Il n’y a là aucune disposition nouvelle ni aucun engagement nouveau qui ne lient déjà les Parties à l’Accord, notamment au titre de la Charte de l’Organisation des Nations Unies ou des Actes constitutifs des organisations régionales ou sous-régionales dont toutes les Parties à l’Accord sont membres. Cela n’a cependant jamais empêché des voisins du Congo de méconnaître ces principes fondamentaux, certains ayant même été, comme l’Ouganda, condamnés par la Cour Internationale de Justice pour violation de ces principes et d’autres normes du droit international humanitaire, ou, comme le Rwanda, ayant fait l’objet de procédures aux motifs identiques devant la même Cour.
Toutefois, la Fédération de l’Opposition Extra Parlementaire estime que la solennité de ces nouveaux engagements, ainsi que la garantie des organisations internationales, ONU, UA, CIRGL, SADEC, UE, et de partenaires bilatéraux, spécialement sollicités par l’Accord, sont de nature à obtenir de ces Etats plus de bonne volonté et de bonne foi dans l’application du droit international envers la RDC.

Par ailleurs, complétant ce volet des relations régionales, l’Accord-cadre contient un important volet interne dans lequel la RDC, par la signature du Président Kabila lui-même, s’engage à promouvoir des actions fortes marquant sa volonté politique concernant les réformes vitales pour le Congo, dans les domaines politique et institutionnel, économique et social. Il s’agit, notamment :
- de la réforme structurelle des institutions étatiques et des finances,
- de la pratique de la tolérance, du progrès à réaliser dans la décentralisation ainsi que dans le processus de démocratisation et de la réconciliation nationale,
- de la réforme du secteur de sécurité (armée, police, justice, services de renseignement) si longtemps retardée par absence de volonté politique,
- de la promotion du développement économique et social par une politique des infrastructures et par la fourniture des services sociaux de base.

Concernant la portée de l’Accord

Certes, dans la mesure où, historiquement, l’insécurité généralisée et les guerres récurrentes dans l’Est de la RDC remontent à l’exportation au Congo de leurs conflits par les Etats voisins avec à l’origine le génocide rwandais qui a versé sur notre territoire ceux qui deviendront les FDLR et autres forces négatives, mais aussi la guerre civile ougandaise qui s’est prolongée en RDC par la présence des mouvements insurgés contre le gouvernement de l’Ouganda (exemple, LRA et une bonne demi-douzaine d’autres groupes), l’on peut déplorer une asymétrie par rapport aux voisins du Congo auxquels de tels engagements, notamment de démocratisation, de tolérance et de réconciliation nationale, n’ont pas été imposés ni même conseillés pour garantir, chez-eux aussi, ces mêmes objectifs au service de la paix civile interne.

Mais, loin d’attenter à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la RDC, la Fédération de l’Opposition Extra Parlementaire estime que la mise en oeuvre de ses dispositions, au contraire, permet à notre pays de se consolider sur le plan interne comme nation intégrée et comme Etat démocratique prospère dans une vie politique apaisée. Cela est de nature à restaurer la cohésion nationale qui manque tant à notre pays pour faire face aux menaces de déstabilisation et d’agression, renforçant ainsi les capacités nationales pour décourager les velléités de voisins malveillants ainsi que celles de forces centrifuges internes. Du reste, ces objectifs ne sont nullement imposés à la RDC, figurant déjà, tous, dans les résolutions de la CNS, dans l’AGI de Sun City et dans nombre de résolutions du Conseil de sécurité, ils sont toujours restés en processus; il est temps de passer à leur parfait achèvement.

De plus, par là, l’Accord reconnaît d’abord la double dimension régionale et interne de la crise, mais aussi son caractère multidimensionnel, donc politique, avec la conséquence que les solutions ne sauraient s’épuiser dans ces arrangements internationaux ni dans la « paix militaire » dans les rapports avec les voisins, mais aussi et surtout dans l’existence d’un Congo uni, réconcilié avec lui-même, s’assurant ainsi une paix « civile », et fort face aux menaces extérieures et intérieures à sa souveraineté et à son intégrité territoriale.
C’est que, pour la Fédération de l’Opposition Extra Parlementaire, l’Accord rejoint, par là, le besoin ressenti par de larges couches de l’opinion nationale, tout comme la soif de cohésion nationale ressentie et exprimée par toutes les forces vives de la Nation ainsi que par le Président Kabila lui-même, pour que, à la faveur d’échanges et concertations au sein d’un forum ou d’un dialogue global entre toutes les forces politiques et sociales de la Nation, nous lancions les bases d’un redémarrage fulgurant vers l’avant en nous étant dotés de facteurs et moyens d’une paix durable. Du reste, par sa résolution n°667/S/2012/355 du 26 juin 2012, le Conseil de sécurité a également recommandé la tenue d’un tel dialogue.

La conviction de la Fédération de l’opposition Extra Parlementaire est que, par le dialogue ou les concertations politiques, les Congolais s’approprieraient le contenu et les objectifs de l’Accord, redevenant ainsi maîtres de leur destin, ce qui est la condition sine qua non de son efficacité. Ils couvriraient ainsi le fait que l’Accord n’ait pas été l’oeuvre directe de la RDC et démontreraient que rien, même pour son bien, ne peut être imposé au peuple congolais. Il est clair que, sans ce volet interne et les fermes engagements qu’y a pris le président de la République, l’Accord, serait boiteux et n’aurait aucune chance de réaliser ses objectifs de pacification et de stabilisation, la RDC restant toujours un colosse aux pieds d’argile, carapace externe sans consistance interne.

C’est pourquoi, la Fédération de l’opposition Extra Parlementaire lance un vibrant appel – à toute la communauté internationale à user de toute son influence pour amener les Etats voisins de la RDC, en particulier le Rwanda et l’Ouganda, à respecter scrupuleusement leurs engagements à raison de l’Accord- cadre d’Addis-Abeba, - au Conseil de sécurité de l’ONU à prendre toutes les dispositions pour assurer l’efficacité des objectifs de l’Accord, notamment par une résolution renforçant le mandat de la MONUSCO pour imposer la paix dans l’Est de la RDC et prévoyant en son sein un dispositif aux fins de mettre hors d’état de nuire toutes les forces négatives, - à toute la population congolaise à soutenir les espoirs contenus dans cet Accord en exprimant sa volonté de voir s’engager au plus vite le dialogue politique, c’est-à-dire global, - la classe politique à saisir cette opportunité pour déployer des efforts positifs déterminés dans la recherche non pas d’égoïstes intérêts politiciens mais du bien-être général du peuple, - au Président de la République, s’appuyant ainsi sur le désir et les attentes de tout un peuple, à engager les forces vives dans le dialogue dont il a annoncé la tenue, sans atermoiements funestes et résistant aux récalcitrants de tous bords qui, refusant de donner ses chances à la RDC, sabotent par là leur propre pays.

Fait à Kinshasa le 26 février 2013

Pour la Fédération de l’Opposition Extra Parlementaire, La Coordination, Professeur Gaston Dyndo, co-coordonnateur, Professeur Auguste Mampuya Kanunk’a-Tshiabo, co-coordonnateur, M. Jeannot Mwenze Kongolo, co-coordonnateur,

M. François Lumumba, coordonnateur adjoint,

M. Alou Bashonga, Coordonnateur adjoint,
M. Sylvain Kamanyi, secrétaire général,
M. André Monga, secrétaire général adjoint,
Me Jean-Paul Lumvuntu, rapporteur général

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