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Kasai Direct
27 février 2013

Application de l’Accord du 24 février: Gouvernement – M23 : tout se joue autour de Goma !



Chaque fois que dans un conflit majeur on débouche sur un Accord stratégique, ce dernier a toujours servi de détonateur à une reconfiguration des lignes et du paysage global des forces en crise. Il se développe très rapidement  un réflexe de survie dans chacun des camps, en particulier dans le camp qui redoute que la mise en application de l’Accord ne le désavantage.
Ainsi, au M-23, une ligne dure estime qu’il serait stratégiquement avantageux, en prévision de l’application de l’Accord-cadre, d’avoir la ville de Goma sous son contrôle. Cela garantirait une position de force et d’interlocuteur incontournable.
On en reste d’autant plus convaincu au M-23 que la Communauté internationale a légitimé les revendications politiques multiformes de ce mouvement. C’est notamment l’obligation faite au gouvernement congolais de démocratiser la vie nationale.
Cette obligation impose de soi l’idée d’un dialogue devant déboucher sur des réformes institutionnelles majeures. En prévision de ce dialogue justement, on estime au M-23 qu’on partirait totalement perdant en restant en dehors de Goma. D’où les durs de ce mouvement proposent de profiter de l’attentisme qui s’est déclaré au sein de la Communauté internationale, au lendemain de la signature de l’Accord-cadre, pour prendre la ville de Goma. Ainsi, au moment de l’application des dispositions dudit Accord, le M-23 aura de quoi proposer en marchandage et saura peser lourdement sur le processus de redéfinition du paysage politique national.
Pour l’heure, les cerveaux concepteurs de Kigali ne sont pas encore parvenus à lever une option définitive quant à ce. Aux dernières nouvelles, on apprend que Kagame s’occupe à tâter le pouls de la Communauté internationale. Les Etats-Unis en particulier. Car, s’il faut reprendre Goma, Kagame devra prendre un énorme risque sur le terrain, voire provoquer une prise de sanctions au niveau de l’Onu. Donc, le temps de se rassurer si l’aventure de Goma est possible, sans que le ciel ne lui tombe sur la tête, Kagame observe la situation

Pour rien au monde

En effet, il a beaucoup à craindre car, une nouvelle action unilatérale sur Goma pourrait provoquer des réactions inattendues. La proposition de Didier Reynders, qui suggère que les troupes belges, à l’instar des françaises, puissent intervenir dans les Grands Lacs africains, peut vite se transformer en action concrète. Déjà; le fait de soulever le problème reste un signe indicateur qui ne saurait tromper.
Comme au Mali justement, les troupes belges vont se charger de traquer sans distinction toutes les forces négatives, le M23 en particulier. L’Est se verrait débarrassé en un clin d’œil de tous les ingrédients qui servent de lit à l’agression  rwandaise à répétition sur le sol congolais.
N’importe comment, Kinshasa doit savoir que tout peut arriver à la faveur de la signature de l’Accord-cadre. Le Gouvernement doit se préparer à la guerre de Goma. Qu’elle ait lieu ou non, tout doit être mis en œuvre pour parer contre toute éventualité. Il ne faut surtout pas croire que l’Accord-cadre est une recette – miracle qui vient mettre fin à la guerre comme par une baguette magique.
Il apparaît clairement que la victoire comme la défaite dans l’application de l’Accord-cadre vont se décliner suivant que l’on aura ou non le contrôle de Goma.
Le chef-lieu du Nord-Kivu représente donc un enjeu vital pour la République qui ne doit, pour rien au monde, se permettre de le perdre.
LP

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