Colère à Kinshasa après la chute de Goma La police déployée dans les grands carrefours de la capitale.

L'annonce dans les Chaînes périphériques de la prise de Goma, capitale du Nord-Kivu, par les mutins du M23 soutenus par le Rwanda et l'Ouganda, a plongé le peuple congolais dans la consternation.

A Kinshasa, hier, la population a tenté de descendre dans la rue pour manifester son indignation et sa colère par une marche qui devait chuter au quartier général de la Monusco.

Avec les étudiants en tête, la population a voulu dénoncer la complicité interne et l'inaction de la Monusco (Mission de l'ONU pour la stabilisation au Congo). Les deux cibles sont accusées de laxisme devant l'ennemi.

Mais, c'était sans compter avec les éléments de la police qui se sont déployés dans les principaux carrefours de Kinshasa pour stopper toute avancée des manifestants.

Ces derniers, en effet, n'arrivent pas à comprendre comment, face aux éléments des FARDC dont les prouesses ne sont pas à démontrer et dont on connaît la hargne, les mutins du M23 dans leur portion devant la multitude, puissent réaliser cet exploit alors que la Monusco était censée combattre à leur côté.

Une autre cible des manifestants aurait été l'Assemblée nationale. Le peuple congolais dans sa diversité s'est étonné de constater que cette institution de l'Etat s'est arrogé le droit de traiter le dossier sensible de la guerre dite de l'Est à huis clos, loin des yeux et du coeur de la population. Le bât blesse encore lorsque les élus du peuple ont rejeté la motion de défiance présentée contre le vice-premier ministre, ministre de la Défense, Anciens combattants et Affaires coutumières.

Pour autant que le Congolais tient fermement à l'unité du pays, ce don béni pour lequel le peuple a pris son plus bel élan dans la paix, la chute de Goma, même s'il s'agit d'une velléité, devait faire tomber des têtes au sein des institutions. Car, dit-on, gouverner c'est prévoir.

Et si jamais la tempête venait à passer avec l'aide de Dieu, autrement dit au cas où la volonté du peuple qui tient absolument â l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation et à l'unité au pays demeurait intacte, des états généraux seraient souhaitables en vue de la mise sur pied d'une armée républicaine motivée, capable de défendre l'intégrité territoriale.

G.O.