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Kasai Direct
15 août 2012

Accusations croisées Mwenze Kongolo - Mende Omalanga

Radio Okapi : Excellence Monsieur Mwenze Kongolo, bonjour !

Mwenze Kongolo: Bonjour!

Radio Okapi : Quelle est votre lecture par rapport à la situation qui se déroule dans la partie Est du pays?

Mwenze Kongolo: Nous sommes en état de guerre. Il y a agression du Congo, Et ma lecture, c'est qu'il y a eu une très mauvaise gestion diplomatique et militaire dans cette partie du pays. Il y avait eu des gens qui ont signalé avant que le Rwanda était entré chez nous. Le gouvernement avait refusé. Le gouvernement parlait des mutins. Pendant longtemps, alors que nous tous, on disait que c'est Kagame qui est là. Il ne voulait pas.

C'est pour cela que je disais que ce sont des comportements qui frisent la trahison. Vous avez vu que j'avais déposé une fois, ma plainte contre le Rwanda à la Haye. Après mon départ du ministère, on a envoyé feu Kisimba Ngoyi retirer la plainte contre le Rwanda. Vous vous rappelez de l'affaire de Mutebusi et les autres, ils sont partis. Le gouvernement n'a jamais rien dit. Vous vous rappelez de Nkunda. Le gouvernement nous a promis ici qu'on l'amènerait. Qu'est-ce qu'on a fait ? Rien. C'est ça que nous disons, nous Patriotes Kabilistes de Mzee que c'est des comportements qui frisent la trahison de tout un peuple. Voilà un peu ma lecture !

Radio Okapi : Vous êtes Kabilistes. Vous l'avez dit. Vous êtes venus avec le feu président Laurent-Désiré Kabila. Tout le monde parle des accords de Lemera. Vous étiez là avec Laurent-Désiré Kabila, qu'est-ce que n'a jamais été dit au peuple congolais par rapport à ces accords?

Mwenze Kongolo. Non Tout a été dit au peuple congolais. L'accord de Lemera, c'était l'accord sur la fondation de l'AFDL. C'était l'accord signé par quatre personnes Laurent-Désiré Kabila, Masasu Nindaga, Ngandu Kisesa et Bughera. Si ce sont des Rwandais, alors ça devient autre chose. Donc, moi je connais que ce sont des Congolais qui ont signé pour créer le mouvement, notre mouvement. Et c'était des porte-paroles de chaque parti qui nous ont fait ça. Parmi tous ces partis, il n'y a pas un seul parti rwandais. Ce ne sont que des Congolais. Dans cet accord, le mot Rwanda n'y est pas. Nous avons travaillé avec Kagame. C'était la coopération militaire. Ils avaient leurs intérêts, nous, nous avons nos intérêts. Eux, ils pourchassaient leurs ennemis qui étaient sur notre territoire. Parce qu'il y a un journaliste qui m'a dit que c'est nous qui avons amené les Rwandais. Mais les Rwandais étaient ici à la fondation de l'AFDL. Vous vous souvenez.  Et nous, nous poursuivons notre objectif. C'est celui de renverser le régime qui était en place. C'est comme ça que nous avons coopéré. Et à la fin de la coopération, nous leur avons demandé de rentrer chez eux. C'était la fin. Et depuis lors, ils ne veulent pas partir. Bon, ça, c'est une question qu'il faudrait leur poser. Mais nous, nous leur avons dit officiellement, vous le savez. Ils sont partis de manière officielle. Et ils sont rentrés par la petite porte. Et c'est à nous, en tant que Congolais de pouvoir les forcer à rentrer chez eux.

Radio Okapi: Beaucoup disent que dans cet accord-là, il y avait des choses que les Rwandais suivaient de très près. Ce qui a fait qu'ils sont toujours là. C'est comme si c'était un boulet que la RDC continuait à remuer à ses pieds?

Mwenze Kongolo: C'est faux ! C'est tout à fait faux. Quelles choses ? On n'a jamais parlé des minerais dans cet accord. C'est la fondation de l'AFDL. C'est un accord pour la fondation d'un mouvement politico-militaire. Il n'a pas, je vous ai dit ici, je le répète. Il n'y a pas un seul mot du Rwanda là-dedans. Le mot Rwanda n'existe pas dans cet accord. C'est entre les Congolais eux-mêmes qui avaient décidé de faire le mouvement. Et ils ont fait. Ils avaient demandé l'aide du Rwanda. C'est pour accomplir leur objectif.

Radio Okapi: Vous avez dit au début de notre entretien que ces comportements qui se présentent aujourd'hui, ça frise la trahison au sommet de l'Etat?

Mwenze Kongolo : C'est sûr. Je parle de ce gouvernement. C'est ça le sommet de l'Etat. Je ne parle pas du parlement. Mais, regardez ! Pourquoi est-ce que vous venez de m'informer que les chefs des confessions religieuses vont aller faire le lobbying. Pourquoi ? Parce que tout le monde a l'impression que le gouvernement laisse les choses aller. Maintenant, ce sont les prêtres, les chefs de religions qui entrent maintenant en jeu. Parce qu'il n'y a rien. Demain, ce serait vous et moi. Nous allons décider aussi d'aller négocier, parce qu'il n'y a personne pour négocier pour nous.

Radio Okapi : Selon vous, quelle peut être la solution à cette situation ?

Mwenze Kongolo : Mais, c'est ce qui fait que je fais appel au gouvernement d'abord. Parce qu'ils sont payés pour ça, de nous montrer et de nous convaincre qu'ils sont en train de lutter pour nous. Parce qu'ils ne nous donnent pas cette impression. Ils doivent se mettre debout et aller travailler. Parce que l'aspect diplomatique dans cette affaire est très important. Il faut crier haut et fort. Nous l'avons fait, nous, au temps de Mzee, au moment où la communauté internationale n'acceptait pas que les Rwandais étaient ici. Nous, nous crions. Nous sommes montés sur tous les toits pour crier. Jusqu'à la fin. 'A la fin, à la fin l'Onu A reconnu que le Rwanda avait agressé le Congo. C'est ce qu'ils doivent faire. De deux, il y a cet aspect militaire. On demande aux militaires sans aide de pouvoir aller mourir. Non C'est très difficile. On ne peut demander un service comme ça à quelqu'un, à un être humain qui a laissé sa famille et tout. Tout! Vous ne lui donnez rien. Et vous lui dites d'aller mourir. Ca, ça n'existe pas. Moi, je crois que ceux qui sont au front doivent sentir qu'ils sont soutenus et doivent savoir aussi qu'on est en train de recruter d'autres personnes, afin de les appuyer. Parce qu'ils doivent sentir qu'il y a un appui derrière. Lorsqu'ils savent qu'il y a des gens qui viendront les remplacer au moment où ils seront fatigués, ils se battront. Mais lorsqu'ils sentent qu'il n'y a rien derrière, ça devient très très difficile.

Radio Okapi. Aujourd'hui, la communauté internationale, les Etats-Unis, les Nations Unies, tout le monde indexe quand le même le Rwanda. Vous voulez dire que la RDC n'emboîte pas le pas?

Mwenze Kongolo. : Si mais. C'est ce que j'étais en train de dire, il n'y a pas longtemps. Comment voulez-vous au moment où l'ennemi entre, les Rwandais entrent chez nous, les gens disent : les Rwandais sont chez nous. Le gouvernement commence à dire que ce sont les mutins. Il a fallu que la communauté internationale vienne dire que le Rwanda est au Congo, pour que timidement, le gouvernement commence à parler du Rwanda. Le mot Rwanda pèse encore lourd dans leur bouche. Même maintenant, au moment où je vous parle.

Radio Okapi. Pourquoi ?

Mwenze Kongolo : Je ne sais pas. C'est pour cela, je parle des attitudes qui frisent la trahison. On ne peut pas être au sommet de l'Etat, et ne pas condamner l'agression de votre pays. Ca frise la trahison. Eux-mêmes connaissent les raisons. Moi, je ne suis pas du gouvernement.

Radio Okapi. Merci, Excellence Monsieur Mwenze Kongolo!

Mwenze Kongolo. Merci!

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