RD CONGO : ultimatum du gouvernement belge au Rwanda.
Le ministre belge des Affaires étrangères doit effectuer du 19 au 26 août - après celui de son précédécesseur Louis MICHEL - un voyage dans la Région des Grands Lacs. Entre-temps, Didier REYNDERS va tenter de trouver une solution au conflit qui déchire à nouveau l'Est de la République Démocratique du congo par la voie diplomatique. (2)
Ultimatum tardif du gouvernement belge
Selon le ministre belge des Affaires étrangères le Rwanda continue à nier qu'il soutient les rebelles dans l'Est de la République Démocratique du Congo et doit prouver qu'il veut résoudre ce conflit en organisant par exemple des patrouilles mixtes à la frontière ou en facilitant le retour des réfugiés.
Le ministre belge des Affaires étrangères laisse entendre que si d'ici la fin du mois d'août le Rwanda ne prend pas d'initiative concrète pour résoudre le conflit en cours à l'Est de la République Démocratique du Congo qu'il devra envisager de nouvelles mesures. Toutefois, Didier REYNDERS n'a pas précisé les contours que prendraient les sanctions du gouvernement belge vis-à-vis du Rwanda. le gel de la coopération militaire tel que proposé par la Sénatrice Nele LIJNEN (VLD) est également une option sur laquelle toutefois Didier REYNDERS ne s'est pas exprimé.
Les raisons de la frilosité du gouvernement belge
Tandis que les Pays-Bas, l'Allemagne, le Royaume-Uni et même les Etats-Unis ont décidé de réagir à la publication du dernier rapport du groupe d'experts des Nations-unies faisant état du soutien du Rwanda aux rebelles tutsi du M23 dans l'Est de la République Démocratique du Congo en suspendant leur aide à ce pays la Belgique aphone jusqu'ici ancienne puissance coloniale et tutélaire s'était bornée à encourager le dialogue entre Paul KAGAME et Joseph KABILA (3)
Paul KAGAME et Guy VERHOFSTADT le 11.03.2004 à Bruxelles
On peut supposer qu'après la manifestation de la diaspora congolaise à Bruxelles samedi dernier devant l'ambassade du Rwanda et la décision des pays scandinaves, des Pays-Bas, du Royaume-uni et de l'Allemagne de suspendre leur aide que la Belgique se soit sentie quelque peu isolée par rapport à ses partenaires européens.
"Le Commissaire MICHEL retire l'impression que tant le Congo que le Rwanda ont fait preuve de la retenue nécessaire pour éviter que cette crise n'embrase la sous-région ou ne déstabilise la transition. Une menace de sanctions à l'endroit du Rwanda qui vient de confirmer officiellement sa volonté de retenue nous paraît contre-indiquée"(4)
Note interne de briefing
publiée à l'issue d'une visite de Louis MICHEL du 15 au 19 décembre 2004 à Joseph KABILA et P. KAGAME
Plus fondamentalement, le sentiment de culpabilité que le régime de Kigali a toujours entretenu dans ses relations avec la Belgique qui a favorisé le génocide rwandais de 1994 en prenant la décision de retirer son contingent - fer de lance de la MINUAR - après l'assassinat de ses dix casques bleus ainsi que le fait que le ministère des Affaires étrangères est à nouveau dirigé par les Libéraux francophones expliquent la frilosité du gouvernement belge à prendre des sanctions contre Kigali. (4)
APRODEC asbl
Bruxelles, le 31.07.2012
Didier NKINGU