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Kasai Direct
21 juin 2012

A Kinshasa, la ministre rwandaise se moque des Congolais !

Forum des As 

Coup de théâtre hier mardi 19 juin dans la capitale congolaise. Au terme d’une réunion de deux jours regroupant les délégations rd-congolaise et rwandaise, la ministre des Affaires étrangères du Rwanda balaie d’un revers de la main toutes les accusations portées contre son pays au sujet du soutien accordé au «M 23», le mouvement rebelle à l’Est de la RDC. Pourtant, une enquête attribuée à l’Organisation des Nations unies, relayée par la suite par la radio britannique «BBC», faisait bel et bien état de ce soutien. En plus, une ONG internationale des droits de l’homme, «Human Rights Watch», a confirmé ces accusations sur base de ses enquêtes. Enfin, Kinshasa, sur base des résultats de ses enquêtes, a également abordé dans le même sens que les enquêtes internationales.
 

Au vu donc de toutes ces accusations portées contre le Rwanda, d’aucuns attendaient de la réunion de deux jours à Kinshasa que Kigali fasse amende honorable. A la place, c’est plutôt la réaction de la ministre Louise Mushikiwabo rwandaise des Affaires étrangères qui étonne plus d’un Congolais lorsqu’elle invite l’opinion à faire «la part des choses entre la rumeur et la réalité». Car, indique-t-elle à l’issue de la réunion, «au cours des dernières semaines, il y a eu tellement de rumeurs, on ne s’en sort plus. Nous sommes ici pour apporter notre soutien en tant que pays voisin  aux efforts de paix et de pacification de l’Est de la République démocratique du Congo».

KINSHASA ET KIGALI S’ENGAGENT A TRAQUER LES FDLR ET AUTRES GROUPES ARMES    

                            Le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, déclare quant à lui, que «le plus important pour la partie congolaise était que le Gouvernement rwandais puisse savoir ce qui, de notre point de vue, est préoccupant». C’est de la sorte que le Rwanda et la RDC, à l’issue de leur réunion, s’engagent à mener «une guerre sans fin» aux FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et à tous les groupes armés actifs dans la partie frontalière entre les deux pays.  Il y a un communiqué conjoint qui sanctionne les derniers travaux de Kinshasa.

Les deux parties ont prévu d’évaluer les résultats de cet engagement sur terrain le 28 juin, à Goma, au Nord-Kivu.    

La RDC et le Rwanda, à travers le contenu de la déclaration conjointe publiée hier,  annoncent même des initiatives consistant à «rendre opérationnelle la commission conjointe chargée notamment d’enquêter sur les suspicions d’un soutien extérieur aux mutins et autres éléments opportunistes ».  La réunion a regroupé les ministres des Affaires étrangères, les chefs d’Etat-major généraux des armées et les responsables des services de sécurité de ces deux pays.

QUAND LA MINISTRE RWANDAISE SE MOQUE DES CONGOLAIS    

Au regard de la position de Louise Mishikiwabo, nombre  d’observateurs estiment que la ministre rwandaise des Affaires étrangères se moque des Congolais. Car, sa visite intervient plus d’une semaine seulement après que Lambert Mende Omalanga, le porte-parole du Gouvernement congolais, ait accusé Kigali de «servir à la préparation d’une conspiration qui évolue vers un schéma de rupture de la paix entre deux pays de la région des Grands lacs». Et Mende donnait la position officielle du Gouvernement au terme des enquêtes menées sur le terrain. D’ailleurs, au sujet du soutien de Kigali au «M23», Kinshasa s’était même gardé de réagir un peu plus tôt, lorsqu’une enquête attribuée à l’ONU, relayée par «BBC» et confirmée par Human Rights Watch, faisait état du soutien de Kigali qui aurait recruté, préparé et armé, sur son territoire 200 à 300 éléments rwandais ayant combattu dans les rangs des mutins du «M 23». 

BBC, rappelle-t-on, s’était procuré un rapport interne de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation au Congo (Monusco). Vendredi dernier, confie-t-on, le conseil de sécurité de l’ONU a condamné la mutinerie du M23, se disant vivement préoccupé par la détérioration des conditions sécuritaire et humanitaire qui ont provoqué des afflux importants de déplacés et de réfugiés dans l’Est de la RDC.

KINSHASA DOIT OUVRIR  L’OEIL ET LE BON    

Au cours du même week-end, le ministre congolais des Affaires étrangères et de la coopération internationale avait entamé une visite dans certains pays de la sous-région dont l’Angola pour les sensibiliser sur l’implication «d’un pays voisin », sans le citer, dans l’insécurité dans l’Est de la RDC. C’est là que les observateurs avertis ne comprennent guère que la ministre rwandaise balaie comme d’un revers de la main des accusations aussi graves en parlant de simples rumeurs et en invitant les Congolais à faire la part des choses entre la rumeur et la vérité.    

Les observateurs invitent le Gouvernement congolais à ouvrir l’œil et le bon parce que ce n’est pas la première qu’un communiqué conjoint sanctionne une réunion entre officiels congolais et rwandais. Mais, une chose, rappelle-t-on, est de signer des accords et une autre de les respecter. Si Kigali, conclut-on, était vraiment sincère, bien des choses auraient déjà évolué à l’Est de la RDC. 

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