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Kasai Direct
10 mai 2012

“Coup d’Etat” contre Bosco

Lalibre.be
Son ancien bras droit prend le pouvoir au sein du groupe rebelle.

La mutinerie lancée début avril au Kivu par le général Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), est-elle proche de sa fin ? Certains l’espèrent au vu d’un document dont “La Libre Belgique” a pu prendre connaissance.
Ce texte indique que le “haut commandement militaire” du CNDP “a attribué à l’actuelle direction de l’organisation la totale responsabilité de l’échec” de l’intégration du CNDP à l’armée congolaise. Et “ordonne à tous les officiers supérieurs, officiers subalternes, sous-officiers et caporaux de ne répondre qu’au seul commandement du colonel Makenga Sultani”.
Ce dernier est l’ancien bras droit de Bosco Ntaganda, lorsque celui-ci était encore le chef militaire de la rébellion CNDP (essentiellement tutsie) de Laurent Nkunda. Début 2009, Bosco Ntaganda provoque une scission de la rébellion et signe un accord d’intégration de celle-ci à l’armée congolaise.
Selon une source bien informée que “La Libre Belgique” a pu interroger, les deux hommes ne s’aiment pas et c’est pourquoi Sultani Makenga s’est retrouvé au Sud-Kivu comme “numéro deux” de l’opération militaire “Amani Leo” (“paix aujourd’hui” en swahili) contre les rébellions armées. On sait que Bosco Ntaganda a profité de celle-ci pour mettre la main sur une série de ressources minières au Kivu.
Quand Ntaganda lance sa mutinerie, début avril, il attendra en vain l’arrivée des ex-CNDP intégrés dans l’armée au Sud-Kivu. Selon notre source, cela pourrait s’expliquer parce que... le colonel Sultani Makenga, plus charismatique que Bosco Ntaganda, les en a empêchés, contribuant ainsi à l’échec de la mutinerie.
Alors que des combats ont lieu depuis la semaine dernière au Nord-Kivu entre l’armée et des mutins, parmi lesquels Bosco Ntaganda, le président Kabila a annoncé la suppression de l’opération “Amani Leo”. Ntaganda et Makenga se retrouvent donc sans affectation.
Le week-end dernier, on perd la trace du colonel Sultani Makenga et de 80 de ses hommes dans la région de Rutshuru. Et lundi apparaît le document, daté de la veille, qui “renverse” Bosco Ntaganda. “Tout se passe comme si Makenga prenait les manettes, récupérait les mutins, calmait le jeu et remettait le CNDP en piste”, indique notre source.
Or, samedi, l’armée a suspendu ses opérations contre les mutins pour cinq jours. Cela signifie-t-il qu’elle veut laisser au colonel Makenga le temps de récupérer les mutins et les convaincre de négocier plutôt que de se battre ?
Le document du 6 mai insiste en effet sur l’accord du 23 mars 2009, qui portait essentiellement sur les revendications de grades des ex-CNDP intégrés à l’armée, et dont la mise en œuvre est une des principales causes de mécontentement des ex-CNDP mutinés. Va-t-on, dès lors, vers une négociation “pardon des mutins contre apaisement sur les grades”, en vue d’un retour à la paix ? Le général Ntaganda ne serait plus, alors, qu’un fugitif isolé.
Son coup de sang a tout de même fait 20 000 civils déplacés, dont 6 000 réfugiés au Rwanda voisin. Sans compter que les groupes armés congolais et étrangers qui étaient combattus par “Amani Leo” en ont profité pour regagner du terrain perdu et faire entre eux des alliances.
Marie-France Cros
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