Des stratégies pour sauver Tshinkunku

Qui peut sauver Tshinkunku ?

Patrimoine provincial de tous les Ouest-kasaïens au sein duquel se retrouvent toutes les équipes de football, Union Sportive Tshinkunku Nsanga Bilembi est abandonnée à son triste sort. La présente s’impose comme un SOS pour que tous les Ouest-kasaïens et amis se mettent debout pour sauver cette formation qui fait la fierté de la province du Kasaï Occidental. Mais comment en est-on arrivé là?

La saison dernière, US Tshinkunku est sortie championne du Congo et devait, de ce fait, participer à la Coupe d’Afrique des clubs de la Confédération. Son sacre a donné lieu à une confusion telle qu’au lieu de réunir, la Coupe du Congo a creusé des fossés entre les dirigeants et les hommes politiques de la province.

En effet, pour que la finale se joue à Kananga, a-t-on appris, le gouverneur de province, Hubert Kabasubabu Katulondi, s’est investi personnellement. Il a mis les moyens qu’il faut, et les Corbeaux ont raflé la mise. Déjà au niveau de la remise de la coupe, le premier incident a été constaté du fait que le président de l’équipe et ancien gouverneur de province, Trésor Kapuku Ngoyi, a estimé que la coupe est sa propriété et qu’il déniait à quiconque se hasarderait à lui demander des comptes. Tous les Kanangais sont scandalisés, particulièrement les femmes qui avaient juré, presque nues, sur toute la ville, et les chefs coutumiers. Pour bien faire les choses, Trésor Kapuku a pris la coupe pour venir l’installer à Kinshasa.

Pendant ce temps, les anciens joueurs tels que Saleh, Malumba, Kanyinda et autres ont été accusés de monter un coup contre le président Kapuku resté pratiquement seul au comité après le départ de tous les autres collaborateurs. Tous les joueurs champions qui ont été en contact avec ces anciens joueurs ont été remerciés.

Pendant ce temps se met en place un comité de soutien de l’Us Tshinkunku que dirige Laurent Ndaye Nkondo Mulekelayi, lui-même ancien dirigeant qui a donné à Tshinkunku la première coupe en 1985 dans le comité Malumba Mbangula. Pour Kapuku, ce comité est fait pour le déstabiliser. Des séances de travail entre les deux parties ont eu lieu au restaurant «La Piscine» au cours desquelles il a été expliqué au président que personne n’avait l’intention de le déboulonner. Une collaboration a été amorcée.

Lorsque l’équipe devait rencontrer Mazembe, le comité de soutien avait conseillé le président Kapuku de ramener la coupe à Kananga, de la présenter, avant tout, au gouverneur Kabasubabu, puis à toute la population avec, en prime, les chefs coutumiers et les femmes. Il a accepté le principe, mais ne s’est jamais exécuté, parce qu’estimant qu’ayant fait nommer Kabasubabu, il ne peut pas se rabaisser pour aller lui présenter le trophée.

Lorsque les Corbeaux lushois avaient écrabouillé leurs homonymes kanangais 5-0, les Ouest-kasaïens avaient estimé qu’ils ne se sentaient pas concernés par cette défaite, laquelle revient à Kapuku seul.

Après le nul (1-1) contre Royal Leopards du Swaziland, le même conseil lui a été prodigué d’aplanir tous les différends pour continuer sereinement en Afrique. Une fin de non-recevoir. Entretemps, le comité de soutien lui a apporté sa contribution pour le recrutement des joueurs. Au match retour, ce comité a dépêché à Lubumbashi deux de ses membres: Albert Nkongolo et Joseph-Boucard Kasonga Tshilunde qui ont apporté un réconfort tant moral que financier aux joueurs.

Mais quelle n’a pas été la surprise de ces deux émissaires de constater que les joueurs étaient logés dans des conditions inhumaines, dans une porcherie, une vieille bâtisse en voie d’écroulement. Ils dormaient à même le sol et la veille du match, nous les avons trouvés en train de manger, chacun dans son coin, un morceau de chikwange avec la tête de mpiodi. Ce qui est révoltant dans tout ça est que le président Kapuku a reçu du gouvernement plus de 120.000 usd pour la préparation de l’équipe. Ce montant n’a jamais atterri dans la comptabilité de Tshinkunku si nous nous référons aux déclarations du trésorier de cette formation. Mais pourquoi Kapuku n’a-t-il pas pris ne fut-ce que 1.500 usd pour loger l’équipe dans un hôtel acceptable pendant deux jours avant le match? Comment voulez-vous que l’équipe gagne dans ces conditions désastreuses ?

Comme si cela ne suffisait pas, après la défaite et, donc, l’élimination de Tshinkunku, le président Kapuku prend son avion pour Kinshasa d’où il envoie au secrétaire sportif Balanganayi un sms par lequel il lui annonce sa démission et lui demande de convoquer une assemblée générale en vue de pourvoir à ce départ. Entretemps, l’équipe va à Kananga et ne sait pas comment atteindre Kikwit pour jouer son match de la Division 1 de la Linafoot contre Vutuka. Le gouverneur de province comprend la peine des noir et blanc et débloque sept millions de francs congolais. Insuffisant pour prendre l’avion jusqu’à Kinshasa et retour, puis le bus Kinshasa-Kikwit-Kinshasa. Le secrétaire Balanganayi n’a pas d’autre choix que de louer un véhicule, lequel est tombé en panne à Idiofa. A bord, seulement neuf joueurs, les autres ayant été récupérés par leur propriétaire, le président démissionnaire qui les aurait ramenés à Kinshasa.

Une semaine après, Tshinkunku n’est toujours pas arrivé à Kikwit. Et pourtant, son match contre Vutuka a été reporté à jeudi 19 avril, et celui de Sanga Balende confirmé pour le dimanche 22 avril au stade des Jeunes de Katoka.

Dans la situation actuelle, il est utile que le comité de soutien de l’Us Tshinkunku se mette à la disposition du gouverneur de province pour qu’ensemble, ils montent des stratégies urgentes à même de sauver l’équipe. Nous y reviendrons.

KASONGA TSHILUNDE