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Kasai Direct
3 février 2012

350 « shegués » déversés dans la rue chaque mois à Kinshasa Thérèse Olenga interpellée

D'après les statistiques réalisées par le REEJER (Réseau oeuvrant dans l'encadrement des enfants de la rue à Kinshasa) dans la ville province de Kinshasa, 350 enfants sont déversés chaque mois dans la rue. Cette révélation troublante a été faite au cours d'un grand débat portant sur «les enfants des rues : une blessure de la société congolaise» organisé le mardi 31 janvier 2012, par l'ambassade de France, à l'institut français halle de la Gombe Parmi les intervenants, on a noté la présence de la ministre provinciale Marie-Thérèse Olenga ; de Daudet Mputu Ilua, président du tribunal pour enfants de Kinshasa ; de Remi Mafu, coordonnateur du REEJER ; de Fanie Kamweni, éducatrice sociale ; ainsi que du professeur Florentin Azia, chef du département orientation scolaire à l'UPN.

D'entrée de jeu, l'organisateur du débat a balancé un document filmique tourné à Kinshasa par la Monusco, mettant en scène les enfants des rues de Kinshasa généralement taxés «des sorciers» racontant les raisons de leur départ du toit familial. Actuellement a-t-on appris, près de 100 à 150 millions d'enfants dans le monde sont en situation des rues dont la moitié en Amérique du sud, 30 millions en Asie, 5 millions en Afrique repartis dans les capitales telles que Kinshasa, Kampala, Kigali, etc.

A cet effet, au cours de la période allant de janvier à octobre 2011, la ville province de Kinshasa a enregistré près de 2500 nouveaux enfants des rues dont 14000 ont moins de 18 ans, ¼ sont les filles et se prostituent à 90%, 80% de ces jeunes se livrent à la consommation de la drogue.

Face à la montée en flèche de ce phénomène dangereux, la ministre Olenga rassure que cette situation retient l'attention du numéro 1 de la ville et que la prise en charge des enfants des rues constitue le 5ième axe prioritaire du gouvernement provincial, consacré la protection civile, la formation professionnelle, et la réinsertion sociale. Dans l'optique de les occuper, une centaine d'eux se sont, vus confier l'assainissement de grandes artères de la capitale, en raison de 3,5$ par jour. En outre, elle a fait mention d'un programme ambitieux de son ministère visant à occuper au moins 1200 enfants des rues par le même travail dans les mois à venir; en précisant que ces travaux d'assainissement ne concernent que les jeunes ayant atteint l'âge de la majorité.

A quand un programme de récupération pour les « sheguées mineurs» et quel avenir réserve t-on aux «nouveaux sheguées» qui naissent chaque jour ? Les initiatives appropriées devant permettre de désamorcer cette bombe à retardement ne semble pas encore rencontrer une politique claire dans la matière de la part des décideurs politiques. L'essentiel des actions menées sur terrain sont le fruit du labeur des ONG locales qui sont à pied d'oeuvre dans la ville ; et à ce niveau apparaît de sérieux problèmes de centralisation et de canalisation des efforts encore disparates de ces ONG, a reconnu madame Olenga.

Mais bien avant cela, le professeur Florentin Ilua a souligné l'importance de clarifier le concept «enfants des rues» et a soutenu que quatre catégorisations sont à considérer les enfants de la rue, les enfants dans la rue, les enfants à la rue, les désoeuvrés et les mendiants. Suite au taux de chômage élevé, et à la prolifération des églises qui pourchassent les démons partout, la solidarité africaine ne fonctionne presque plus, et de ce fait plusieurs enfants se retrouvent dans la rue. Alors que dans la tradition africaine, l'enfant n'appartient pas qu'à son géniteur mais aussi aux oncles, tantes, et par extension à toute la communauté, a indiqué le professeur.

De son côté le président du tribunal pour enfants de Kinshasa a rappelé la mission de sa juridiction dans la protection des enfants en situation des rues par les mécanismes appropriés prévus par la loi. Parmi les enfants en situation des rues, la loi congolaise reconnaît les enfants dits sorciers, les orphelins, les enfants sujet de mécontentement à l'égard des parents, ainsi que les vagabonds, à renseigné le juge ILUA. Par ailleurs, il a exhorté les différents ONG locales qui oeuvrent dans ce domaine, à travailler dans la légalité, en ce qui concerne notamment la réunification familiale de ces jeunes.

En fin de partie, l'assistance était conviée à visiter une exposition merveilleuse de 27 clichés photographiques, réalisés à Kigali par les enfants des rues. Le mot de la fin de l'organisateur était celui d'inviter le public kinois à participer à un débat de haute facture qui sera consacré à « la femme dans la société congolaise» le mardi 27 mars prochain à la Halle de la Gombe.

                                                                                                Eddy SIMBUNGU

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