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Kasai Direct
17 janvier 2012

“Annulez les élections” Des sénateurs ainsi que la Mission nationale d’observation des élections plaident en ce sens.

L’Eglise de Kinshasa prépare sa campagne.
Les constats d’absence de crédibilité des élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées au Congo le 28 novembre continuent à tomber. Dimanche, neuf sénateurs congolais ont exigé “l’invalidation des scrutins présidentiel et législatif”, la “démission immédiate du bureau de la Ceni” (Commission électorale nationale indépendante) et “la convocation toutes affaires cessantes de la classe politique en vue d’instaurer un dialogue nécessaire devant aboutir à l’établissement d’une feuille de route pour la sortie rapide de la crise”.
Rappelons que les sénateurs congolais – élus indirectement par les assemblées provinciales – n’étaient pas candidats le 28 novembre.
Pour justifier leur exigence, ils énumèrent les violations “intentionnelles” de la loi électorale par la Ceni durant la campagne électorale (“traitement complaisant ” des candidatures introduites par des proches du chef de l’Etat qui l’a conduite à accepter des dossiers inacceptables légalement ; publication hors délai des listes de candidats et d’électeurs ; utilisation illégale des ressources humaines, matérielles et financières de l’Etat par le président Kabila et ses alliés ; affichage sur des édifices publics en faveur du Président ; monopolisation des médias publics par le camp présidentiel...), le jour du vote (“graves irrégularités ” et “incidents remettant en cause la validité des résultats et le classement des candidats” ; groupes armés influençant le vote en faveur du président Kabila à l’est du pays ; bourrages d’urnes ; nombre “scandaleusement élevé ”, un million d’électeurs autorisés à voter ailleurs que chez eux ; bulletins de vote pré-remplis ; tromperie des électeurs analphabètes) ainsi que lors du dépouillement des bulletins.
La même exigence d’annulation des scrutins a été formulée dimanche par la Mission nationale d’observation des élections, qui regroupe quelque 2 000 observateurs congolais.
L’Eglise (qui disposait de plus de 30 000 observateurs sur le terrain) est également entrée en résistance. Le message des évêques publié jeudi dernier (lire LLB du 14 janvier et notre site www.lalibre.be) qualifiait de “honte pour le pays” et d’ “inacceptable ” la manière dont le dépouillement des législatives est effectué par la Ceni ; il réclamait que celle-ci “corrige impérativement les graves erreurs fustigées qui ont entamé la confiance de la population en cette institution ” ou “démissionne ”.
Le clergé de Kinshasa, de son côté, réclame “l’annulation pure et simple de ces élections ” et “la démission du bureau de la Ceni”, tout en préparant une campagne de protestation contre les fraudes électorales. Un programme précis de sensibilisation à “l’action non violente” a été entrepris, qui devra culminer le 16 février prochain par une “ marche pacifique et non violente des chrétiens pour réclamer la légitimité et la légalité du pouvoir en République démocratique du Congo” .
Cette date n’a pas été choisie au hasard : ce sera le jour du 20e anniversaire de l’historique “ Marche des chrétiens” contre Mobutu, pour réclamer la poursuite de la démocratisation, dans laquelle il voyait une remise en cause de son pouvoir. Il avait fait donner l’armée contre les chrétiens marchant et priant. Cette meurtrière répression (une trentaine de morts) s’était retournée contre le régime, qui avait dû permettre la réouverture de la Conférence nationale en avril 1992 – qui s’était alors dite “souveraine” et avait poursuivi la démocratisation.
Ces prises de position interviennent alors que les experts électoraux internationaux étudient les possibilités de “ vérifier les résultats des élections à travers une révision plus large des opérations” et alors que la Ceni a retardé d’une semaine la publication de ses résultats officiels des législatives après le coup de colère des évêques.
Les législatives donnent au régime un souci particulier car elles suscitent du mécontentement y compris parmi les tenants du régime. Ainsi, l’un d’eux, opposé à l’annulation des présidentielles qui ont officiellement élu “son” candidat, Joseph Kabila, souhaite celle des législatives. Il cite une série d’irrégularités commises à son détriment pour le déclarer non élu, ce qui ne correspond pas aux chiffres récoltés par ses témoins à l’issue du dépouillement sur place, le jour du vote – les mêmes griefs que ceux rapportés pour la présidentielle...
 
Marie-France Cros
Messe de jeudi dernier à Kinshasa, au cours de laquelle a été lu le message des évêques – très applaudi – qualifiant de “honte” le dépouillement des bulletins législatifs en cour.
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