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Kasai Direct
11 décembre 2011

Mende menace Tshisekedi de poursuites judiciaires

 

Pendant que les éléments de la garde présidentielle sont occupés à réprimer avec férocité les manifestants qui dénoncent le hold-up électoral commis le 9 décembre par la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) - en attribuant la victoire au président sortant "Joseph Kabila"-, le ministre congolais de la Communication, Lambert Mende Omalanda, lui, menace le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, de poursuites judiciaires. Au motif qu’il s’est proclamé "Président élu" du Congo-Kinshasa. Notons que le Centre Carter qualifie les résultats publiés par la Ceni de "non crédibles".

La répression continue dans plusieurs communes à Kinshasa. Elle est menée par des éléments de la garde présidentielle et ceux de la police anti-émeutes. Des unités qui ne rendent compte qu’à "Joseph Kabila". Selon des témoins, les interpellations ont lieu avec une "brutalité inouïe" qui pousse certains Kinois à s’interroger sur les "origines" des militaires et policiers qui paradent à travers la ville. D’aucuns n’hésitent plus à parler de "mercenaires étrangers" dont la férocité s’expliquerait par l’absence d’attache psychologique avec la population. "Des policiers sont venus nombreux dans un camion. Ils n’ont pas pris le pain, seulement l’argent et mon téléphone", se plaint Pablo, vendeur de pain, cité par l’AFP. L’opposante Angèle Makombo, présidente du parti Ligue des démocrates congolais témoigne : "La police est en train de terroriser la population : elle casse les portes des maisons sous prétexte de chercher je ne sais quoi et la première chose qu’ils prennent est le portable et l’argent".

A Kinshasa, les envoyés spéciaux et correspondants de la presse étrangère ont été témoins d’arrestations abitraires. Ils ont vu des policiers s’introduire dans des domiciles et arrêter, sans motif valable, des jeunes gens avant de les amener vers des destinations inconnues. Une dépêche de l’AFP cite le cas d’un père qui a tenté de récupérer son fils arrêté. "Il n’a rien fait!" lançait-il. Réponse d’un policier : "On va te tuer!"

Poursuites judiciaires

Dans la capitale congolaise, on assiste à une polémique pour le moins médiocre entre le président sortant "Joseph Kabila" et son rival Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Le premier reproche au second de s’être proclamé, vendredi 9 décembre, "Président élu" du Congo-Kinshasa. Dans une déclaration faite samedi 10 décembre, le ministre de la Communication et presse, Lambert Mende Omalanga, en "bon petit soldat", a estimé que cette "autoproclamation" constitue une "infraction à la loi et d’atteinte à la Constitution". Selon lui, "le procureur général de la République a autorité de poursuivre en justice". De quelle Constitution parle-t-il? Parle-t-il de cette Constitution qui a été vidé de toute sa substance suite à une multitude de "viols" imputables au président sortant? Poursuivant ce qui ressemble bien à des élucubrations, Mende d’ajouter : "M. Tshisekedi "a créé l’environnement pour terroriser les gens". Pour lui, "les chiffres fournis par Tshisekedi sont ridicules".

Depuis la publication des "résultats provisoires" de l’élection présidentielle du 28 novembre, Kinshasa ressemble à une ville occupée par les forces dites de sécurité. Selon un bilan provisoire, six personnes ont été tuées par balles dont deux femmes. Mende est resté étrangement muet sur les brimades infligées à la population en ce moment par les forces dites de sécurité. Selon des sources, trois militants de l’UDPS ont été écrasés par un véhicule de la garde présidentielle, jeudi 8 décembre. "Les corps ont aussitôt été embarqués pour une destination inconnue", rapporte un opposant.

Tshisekedi "Président élu"

En tous cas, la "victoire" annoncée de "Joseph Kabila" peine à convaincre au regard des dyfonctionnements constatés par divers observateurs. Le Centre Carter parle de "manque de crédibilité" des chiffres publiés par la Ceni. Des observateurs européens, eux, dénoncent des "irrégularités graves". "L’infortune électorale du Congo reflète une absence de progrès au niveau démocratique et institutionnel depuis 2006, note l’Ong internationale International Crisis Group. Mais elle résulte également du faible engagement africain et international. Malgré des violations des droits de l’homme lors de la campagne, rapportées par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, la mission de l’ONU, la Monusco, s’est montrée peu disposée à critiquer ouvertement le gouvernement et les autorités électorales".

Un proche d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba qui a requis l’anonymat s’est dit sérein face aux menances proférées par Mende et le gouvernement auquel il appartient. "Le président Tshisekedi n’est nullement ému par ces menaces, dit-il. Le gouvernement n’a qu’à les mettre en exécution. De toutes les façons, nous detenons des résultats électoraux qui contredisent les leurs et qui montrent clairement qu’Etienne Tshisekedi wa Mulumba a été élu Président de la République. Joseph Kabila doit concéder sa défaite...".

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2011

 

 


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