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Kasai Direct
31 octobre 2011

L'entrée en campagne de Vital Kamerhe en "mangrokoto"

C'est le samedi 29 octobre que le président de l'UNC, Vital Kamerhe, candidat président de la république portant dossard n° 5, a lancé sa campagne dans la salle des Anciens combattants, attenante au Marché de Gambela, devant une foule tout acquise à sa cause.
 
C'est peu avant le coup de 15 heures que VK a fait son entrée au petit trot, se frayant péniblement le chemin dans une marrée humaine drapée pour majeure partie de rouge et de blanc, les couleurs du parti.
 
Avant le mama ya likambo, Vital Kamerhe a chauffé lui-même la salle en s'improvisant non sans succès chef de choeur : toute la gamme était là, de Nzambe aponi yo à Lokuta monene, en passant par la pique du jour "Mokolo tonga, abotoli tonga, okotonga na nini ?" de Grand Maître Franco. Le Mokolo tonga, celui qui a fait que Joseph Azala, n'est plus avec Joseph, alors Joseph tonguera avec quoi ?
 
Cette rengaine annonce bien le ton offensif franchement affiché par l'ancien bras droit de Joseph Kabila. Dans la suite du discours, rien n'aura été épargné à ce dernier. Le social c'est du zéro, les Cinq chantiers : idem, la surfacturation des travaux avec des montants faramineux en dizaines de millions de dollars pour de petits bouts de goudron ...
 
Visiblement, le message avait deux destinataires : les anciens compagnons du camp présidentiel à qui il a dit au revoir (Napesi Kabila na AMP aurevoir na miso na bino) et ceux qui, en nombre non négligeable, continuaient à se demander si Vital Kamerhe n'était pas en train de jouer pour Kabila.
 
Vital Kamerhe s'est montré aussi très conciliant avec son néanmoins adversaire Tshisekedi qu'il n'a pas cessé d'appeler "Vieux na biso". Quid du candidat commun ?
 
Selon Vital Kamerhe, outre nombreuses autres considérations inhérentes à la difficulté légendaire des Congolais à trouver un accord, il a fallu tenir compte de la voix de la base. La sienne (les 100 000 voix qui l'ont élu député et celles qui veulent l'élire président de la république) ne sont pas prêts pour une telle concession. Qu'à cela ne tienne, affirme-t-il, il est totalement concevable que les grands prêtres de l'opposition quadrillent le territoire national de manière à priver Joseph Kabila des bases qu'il n'a pas.

Selon se schéma, Kamerhe se fait fort de bloquer les deux Kivu, le Maniema et une partie du Katanga (le nord, avec le soutien de Mwenze Kongolo, compagnon de route de M'zee Kabila et patron de l'AVK), Tshisekedi verouillerait les deux Kasai et une partie du Katanga (le sud) ainsi que Kinshasa (où Kamerhe se voit en tant que son dauphin), le Bas-Congo écouterait volontiers Ne Muanda Nsemi, qui ne cache pas son soutien à Vital Kamerhe, tandis que Bemba et le MLC drainerait les voix de l'Equateur et d'une partie du Bandundu vers le bon fleuve. Quant au Bandundu, le mauvais bilan de Gizenga suffirait à discréditer ce dernier.
 
Vital Kamerhe estime que les deux premiers du scrutin sont connus à l'avance : Tshisekedi et Kamerhe, ou Kamerhe et Tshisekedi. Dès lors, il estime que les grands partis de l'opposition devraient signer un pacte de non agression et concentrer leurs tirs sur Joseph Kabila. A la victoire finale, il préconise que les deux premiers soient respectivement président et premier ministre. Il est vrai que le schéma ne manque pas de logique. Tshisekedi ne gagnera pas plus de voix en attaquant Kamerhe et vice versa, surtout quand on tient compte de l'étendue infinie du territoire national et ... de l'indisponibilité de tous les avions du pays, loués par le seul camp présidentiel, pour empêcher les autres de battre campagne.
 
A noter que nulle part, VK n'a fait allusion à Léon Kengo wa Dondo, lequel s'était proclamé candidat commun aile Sultani ... On ne l'a pas encore entendu entrer en campagne. Aux dernières nouvelles, il s'est envolé pour l'Afrique du sud (on ne sait pas s'il a un électorat là-bas). De même le leader de l'UDPS n'est pas encore entré personnellement en danse, mais ses lieutenants mettent bien la vapeur. La danse présidentielle se joue pour le moment à trois. Joseph Kabila, après l'entrée en matière avec quelques caravanes motorisées, s'est envolé vers le Maniema, où la langue ne sera pas un handicap pour communier avec la foule. Lingala eleki bilanga na pasi. Le Vieux Tshitshi le bredouille assez bien, tandis que Vital y danse comme un poisson à l'eau, jusqu'à souhaiter le bonjour aux Kinois en disant : mangrokoto, bana Kin ! Des petits mots qui ont leur part de charme dans une campagne électorale où les 90 % des votants n'ont que faire de vos discours sur les projets de société.
 
Et le dimanche, c'était le tour de Camp Luka, d'accueillir au pas de course le Mokolo tonga.
 
Gontcho
 
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Commentaires
M
allez-y mokonzi na biso sans complexe...
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