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Kasai Direct
30 août 2011

Malgré des excuses à la presse Yves Kisombe énerve les journalistes et reconnaît ses égarements



Des journalistes de Kinshasa sont descendus dans la rue, vendredi 26 août. Ils ont organisé une «marche de colère» contre le comportement, quelque peu indigne, de M. Yves Kisombe, député national, à l’égard d’une journaliste de la chaîne RTVS1. L’Union nationale de la presse du Congo “UNPC”, l’Observatoire des médias congolais “OMEC”, l’Association nationale des éditeurs du Congo, ANECO et l’ONG Journaliste en danger « JED » ont vite réagi en mobilisant toute la corporation des professionnels des médias pour répondre aux insultes et menaces du parlementaire Yves Kisombe.
Ces organisations ont décrété un embargo de 6 mois contre cet ancien cadre du Mouvement de libération du Congo “MLC”. Donc, Yves Kisombe ne sera plus accepté par les médias congolais pendant cette période, qui coïncide avec les échéances électorales. Cette mesure conservatoire a été communiquée à Evariste Boshab, président de l’Assemblée nationale. Au nom des journalistes qui ont investi la salle des spectacles du Palais du Peuple, Polydore Muboyayi Mubanga, président de l’Observatoire des médias congolais, a soumis trois points au speaker de la Chambre basse du Parlement: le cas Yves Kisombe, le non-respect de la désignation du deuxième délégué de la corporation au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication “CSAC” et l’intégrité des journalistes pendant la période délicate des élections. Concernant le cas Yves Kisombe, Evariste Boshab a demandé aux hommes et femmes des médias de saisir la justice qui sollicitera la levée de l’immunité du député à l’Assemblée nationale.
Quant au CSAC, le président de l’Assemblée nationale a ramené la presse à la procédure pour corriger, soit une erreur matérielle, soit une manipulation, tandis qu’un désaccord est apparu au niveau du troisième dossier relatif à la sécurité des journalistes pendant les élections. Evariste Boshab, visiblement nerveux, a recommandé aux journalistes le respect du métier qui est le leur : demeurer dans le cadre informatif et ne pas se mêler de la politique. Cette position a rapidement créé la tension dans la salle. Les professionnels des médias ont vidé les lieux au mépris du protocole, abandonnant et chahutant sous les yeux du président de l’Assemblée nationale.
Intervenant sur radio Okapi, jeudi 25août, le député parle d’un «montage grossier» et se plaint d’être victime d’un «lynchage médiatique» de la part de ses adversaires. Les structures de défense de la liberté de la presse confirment les égarements d’Yves Kisombe sur base des enregistrements réalisés par RTVS1 et transmis à toutes les instances. «C’est sur base de ces éléments que nous avons décidé de prendre des sanctions», confie un membre du comité directeur de l’UNPC au journal, Le Climat Tempéré. Certains acteurs politiques contactés par des journalistes auraient conseillé à Kisombe de présenter les excuses à la presse et de solliciter un arrangement à l’amiable. Mais, à l’UNPC, les journalistes ne sont pas prêts à répondre à cette démarche: «On nous arrête, on nous tue, on nous humilie dans l’indifférence de ceux qui sont supposés gérer l’Etat».
Selon des sources, Yves Kisombe n’en est pas à ses premières indélicatesses. En 2004, alors secrétaire national du MLC en charge de la communication, il s’est cru investi de tous les pouvoirs sur les entreprises de presse de Jean- Pierre Bemba, qui l’ignorait. Un jour, il était attendu sur le plateau de Canal Km. Arrivé tardivement et imbibé d’un peu d’alcool, il s’oriente vers CCTV et surgit brutalement dans le studio de cette chaîne, Marius Trésor Boleko, présentateur d’une émission politique devait recevoir Albert Mpeti, lui aussi, cadre du MLC. Malgré les explications du journaliste, il y râle et quitte le plateau pour investir la salle de rédaction où il tance vertement les filles, qui préparaient le journal. Et, finalement, il réalise qu’il s’est trompé de chaîne et se dirige vers Canal Kin où l’émission avait touché à sa fin.
De plus, après la marche de vendredi, des journalistes ont surpris Yves Kisombe au restaurant La Transition du Palais du Peuple. Et selon eux, celui-ci était flanqué d’une dizaine de gardes fort musclés et s’époumonait à livrer à l’assistance sa version des faits et à sa manière. Dans une correspondance adressée à la corporation, Yves Kisombe a reconnu les faits qui lui sont reprochés par la presse. D’après le président de l’OMEC, Polydore Muboyayi Mubanga, joint au téléphone par Le Climat Tempéré, de document d’aveu est déjà versé au parquet général de la République.
                                                                                                              D.Baïta

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