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Kasai Direct
1 juillet 2011

La Fidh se saisit du cas Kyungu

kyungu 1

L’étau se resserre sur Gabriel Kyungu wa Kumwanza (photo), président de l’Assemblée provinciale du Katanga, après qu’il ait tenu au mois de mai dernier des propos d’une violence inouïe contre les non originaires du Katanga pendant sa campagne de sensibilisation pour l’enrôlement en vue des élections générales qui débutent en novembre prochain. L’ancien gouverneur a promis « des plaies et des bosses », mieux « la mort » aux non ressortissants habitant le Katanga si Joseph Kabila ne remporte pas l’élection présidentielle.

Après une réprobation ferme des partis d’opposition du Katanga, c’est le tour des organisations de défense des droits humains de monter au créneau. Lors de la réunion de son Bureau international tenue à Paris du 24 au 26 juin dernier, la Fédération internationale des droits de l’Homme (Fidh) et ses organisations membres, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), la Ligue des Electeurs (LE) et le Groupe Lotus (GL) sont revenues sur le discours « xénophobe et d’incitation à la haine » véhiculé par l’allié de Joseph Kabila.

La Fédération cite le passage dans lequel Kyungu s’en prend aux Kasaïens et prépare les esprits pour la sécession de la province cuprifère en cas d’échec du chef de sa famille politique. Propos tenus à Kolwezi le 25 mai : « Vous tous qui êtes venus d’ailleurs, vous êtes les bienvenus au Katanga si vous votez pour Kabila. Dans le cas contraire, vous rentrerez chez vous comme vous êtes venus. Vous qui utilisez la langue betu’abo, si vous votez pour le monsieur qui a de grosses joues, vous rentrerez chez-vous…on ne vous laissera pas tranquille. […] Si Kabila n’est pas élu, c’est le Soudan au Katanga…. »

Fidh dénonce les médias qui ont relayé ces propos et les met en garde contre la propagation de toute campagne haineuse. Les défenseurs des droits de l’homme rappellent le douloureux événement survenu au Katanga en 1992 et 1993 où le même Kyungu a orchestré une campagne virulente contre les Kasaïens contraints de partir dans leur localité d’origine. Cette campagne s’est soldée par des milliers de morts. Acte demeuré impuni ! « Ces graves violations des droits de l’Homme font partie de celles répertoriées par le rapport Mapping des Nations Unies publié le 01 octobre 2010 et qui a recommandé au gouvernement congolais de mettre en place une juridiction appropriée devant poursuivre les auteurs des crimes commis entre 1990 et 2003 », peut-on lire dans le communiqué sanctionnant la réunion des défenseurs des droits de l’homme.

Mais le gouvernement de Kinshasa ne s’est pas conformé à cette disposition et les défenseurs des droits de l’homme lui demande de « réprimer par la voie de la justice ce genre d’agissement ». La Fédération suit donc de près cette situation et envisage « d’en informer le Conseil de Sécurité et la Cour Pénale Internationale ».

Ali Kalonga

 

Ci-après le communiqué de la FIDH

RDC : discours xénophobes et d’incitation à la haine au Katanga
29juin 2011

A l’occasion de la réunion de son Bureau International du 24 au 26 juin 2011, la FIDH et ses organisations membres l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), la Ligue des Électeurs (LE) et le Groupe Lotus (GL), ont exprimé leur vive préoccupation face aux propos incendiaires, xénophobes et d’incitation à la haine que Monsieur Gabriel Kyungu wa Kumwanza, Président de l’Assemblée provinciale du Katanga, a tenus contre les ressortissants non originaires de la province du Katanga.

Pour exemple, le 25 mai 2011, à Kolwezi, M. Kyungu Wa Kumwanza a tenu les propos suivants : « Vous tous qui êtes venus d’ailleurs, vous êtes les bienvenus au Katanga si vous votez pour Kabila. Dans le cas contraire, vous rentrerez chez vous comme vous êtes venus. Vous qui utilisez la langue betu’abo, si vous votez pour le monsieur qui a de grosses joues, vous rentrerez chez-vous…on ne vous laissera pas tranquille. […] Si Kabila n’est pas élu, c’est le Soudan au Katanga…. »

Ces propos tenus à quelques mois des élections présidentielles et législatives, sont relayés par la station provinciale du Katanga de la Radio et Télévision Nationale Congolaise (RTNC) sans aucune censure.

La FIDH et ses organisations membres rappellent qu’entre 1992 et 1993, ce genre de discours tenus en toute impunité par Monsieur Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, alors président provincial du parti politique UFERI, avait entrainé des attaques massives dirigées contre les ressortissants de provinces du Kasai et leurs biens. Plusieurs dizaines de femmes, enfants et personnes âgées avaient perdu la vie soit au Katanga, soit dans des trains et véhicules qui les ramenaient dans leurs localités d’origine.

Ces graves violations des droits de l’Homme font partie de celles répertoriées par le rapport Mapping des Nations Unies publié le 1er octobre 2010 et qui a recommandé au gouvernement congolais de mettre en place une juridiction appropriée devant poursuivre les auteurs des crimes commis entre 1990 et 2003.

La FIDH et ses organisations membres condamnent ces appels au séparatisme, à la violence et à la xénophobie lancés par Monsieur Gabriel Kyungu Wa Kumwanza dans la province du Katanga.

Elles demandent au Gouvernement de la République démocratique du Congo de réprimer par la voie de la justice ce genre d’agissement, de s’assurer que les médias tant officiels que privés ne soient pas utilisés pour véhiculer les discours de haine ou d’appel à la violence et de veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens sans aucune discrimination.

La FIDH et ses organisations membres restent saisies sur cette situation et préviennent sur l’éventualité d’en informer le Conseil de Sécurité et la Cour Pénale Internationale.

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