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22 juin 2011

Kamerhe-Tshisekedi : Vrai combat ou vraie distraction ?

*A la majorité présidentielle, on doit se méfier de cette querelle qui a tout l’heur d’un combat de coqs, dans la mesure où il n’est pas exclu que les composantes de l’opposition retrouvent les couleurs de l’unité, même en dernière minute.

Depuis un certain temps, le combat politique semble se focaliser entre le leader de l’Udps et le leader de l’Unc. Ce combat a même tourné, comme l’ont fait remarquer certaines gens, au combat de coqs. Dans beaucoup de milieux, on se pose la question de savoir s’il s’agit bien d’une vraie lutte politique pour le positionnement en fonction de prochaines élections ou d’une stratégie pour distraire l’adversaire qu’est la majorité présidentielle. Tout est possible. Lorsqu’on tient compte de la hargne de l’emporter et surtout de voir le pouvoir changer, on ne sera pas surpris de voir l’opposition retrouver ses marques en dernières minutes et refaire l’unité tant souhaitée afin d’aller aux élections en bloc.

Car, en effet, il est démontré que pour s’approcher du score de Joseph Kabila, l’opposition est obligée d’avoir un seul candidat. Il y a beaucoup de rêves même dans ce domaine. Rien ne dit que même en présentant un seul candidat, l’opposition est sûre de l’emporter. Toutes les assurances données de battre Joseph Kabila ressemblent bien aux aboiements d’un chien qui a peur et qui croit faire peur en aboyant. Cela veut dire que cette opposition est consciente de la rudesse de la tâche qui l’attend. Elle peut donc, poussée par la dernière énergie du désespoir, refaire cette unité, même de façade. La majorité surprise, pourra se voir désorientée dans la mesure où on aura perdu le temps pour préparer la campagne contre deux ou trois candidats de se retrouver enfin face à un seul candidat. Cette unité pourra être aussi une façon de galvaniser les foules et pousser les gens à voter par mode de temps. C’est courant à Kinshasa où, on le sait, en 2006, beaucoup ont voté pour JP Bemba ou ses proches parce que l’effet Bemba était à la mode.

Il y a cependant des éléments qui pourront endiguer tous les efforts d’un candidat unique de l’opposition. Le premier élément, c’est l’ambition des uns et des autres. Vital Kamerhe ne cache pas son ambition de briguer la magistrature suprême de la Rdc pour cause qu’il a une vision qu’il ne peut ni prêter ni confier gratuitement à un autre. Vital Kamerhe s’efforce de se donner l’image d’un leader. Pour ce faire, il entretient désormais une cour. Personne dans cette cour n’est prêt à encourager son leader à se contenter du second rôle. C’est une question de distribution après la moisson.

L’autre élément qui pourra radicaliser Vital Kamerhe, c’est le sondage. On peut ne pas faire confiance, mais très peu sont des politiciens qui sont prêts à s’en passer ou à s’en moquer. Selon le dernier sondage de la maison « Le Point », Vital Kamerhe monterait rapidement dans les sondages. Désormais, indique « Le Point », le leader de l’Unc devancerait Etienne Tshisekedi. Il s’agit du dernier sondage datant du 18 juin 2011. Contrairement à ce que déclare Etienne Tshisekedi, qu’il l’emporterait dans 10 provinces sur les 11 que compte le pays, les sondages placent Vital Kamerhe devant le leader de l’Udps. Vital Kamerhe serait favori dans plus ou moins cinq des onze provinces de la Rdc. On lui attribue 80% d’intentions de vote au Sud-Kivu, de 63% dans la province Orientale, de 45% à Kinshasa, de 18% au Kasaï Oriental, de 30% au Kasaï-Occidental et de 15% dans le Bas-Congo.

Tous ces résultats qui font rire plus d’une personne, peuvent cependant faire rêver les kamerhistes. Du côté des tshisekedistes, tels résultats peuvent être considérés comme de la provocation donc comme une raison de plus pour ne pas approcher Kamerhe. Alors que Étienne Tshisekedi entend faire le plein de voix dans les deux Kasaï, les sondages ne lui donneraient que 55% d’intentions de vote dans cette partie du territoire. A Kinshasa, il obtiendrait 60% et 52% au Katanga. En tout pour tout, le leader de l’Udps serait crédité de 30% d’intentions de vote. On ne voit donc pas Vital Kamerhe laisser la main à Etienne Tshisekedi. Pour sa part, le leader de l’Udps estime que c’est une question de hiérarchie. Il est non seulement plus ancien dans l’opposition, mais aussi il est celui qui peut donner des gages de convictions solides dans l’opposition. Il le dit à qui veut l’entendre, si Vital Kamerhe est opposant, il doit se joindre à la négociation. En attendant, le leader de l’Udps estime que la négociation n’a plus de raisons d’être dans la mesure où plus d’une dizaine de partis politiques l’ont déjà choisi comme candidat unique de l’opposition.

Apparemment, le rapprochement des vues au sein de l’opposition relève encore d’un rêve en dépit du fait que les élections s’approchent au galop. Lorsqu’on parle de la candidature unique de l’opposition, on a souvent tendance à ignorer le plus grand parti politique de l’opposition, celui qui tient sa place aux élections de 2006, le Mlc. Le parti de JP Bemba va-t-il se joindre à l’un de deux candidats de l’opposition qui font aujourd’hui plus de bruits ? Ce serait un vrai coup de théâtre dans la mesure où la logique aurait voulu que ce soit les autres qui se joignent au Mlc. La réalité, c’est que le Mlc voit partir beaucoup de ses alliés de 2006 qui, après s’être fait élire sur base de l’effet Bemba, estiment le moment venu d’aller faire paître leurs ambitions dans les pâturages de Etienne Tshisekedi. C’est le cas de Roger Lumbala, pour des raisons évidentes.

Ayant pour fief électoral Miabi dans le Kasaï Oriental, Roger Lumbala sait qu’avec le retour dans la course de Tshisekedi et l’Udps, il doit composer avec le vieux pour espérer rentrer au parlement. Pas étonnant qu’il se montre plus tshisekediste que les tshisekedistes. En plus, Roger Lumbala a besoin de plus d’ardeur que les autres pour faire oublier la figue politique qui l’a mené au Rcd puis au Rcd-N et surtout à prêcher en 2006 pour la chapelle de JP Bemba. Quant au leader du Mpcr, Jean-Claude Vuemba, il semble jouer sur plusieurs tableaux à la fois. Une chose est cependant vraie, on ne le voit plus dans la chapelle bembiste. Va-t-il aller avec Kamerhe ou avec Tshisekedi ?

Il est difficile de le dire aujourd’hui dès lors que ses initiatives d’une réunion de l’opposition pour éclaircir les vues des uns et des autres, ne sont prises en compte ni par Kamerhe ni par Tshisekedi. On n’en a pas fini avec les candidatures de l’opposition. Joseph Olenghankoy dont personne ne peut nier l’appartenance à l’opposition, s’est déjà clairement prononcé. Il sera candidat à la présidence de la République. Sur base de tout cela, on est sûr et certain qu’il n’y aura pas de candidat unique de l’opposition aux élections de novembre prochain.

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