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Kasai Direct
26 mai 2011

Les résistants,Kamerhe, Tshisekedi et les élections.

En regardant ce qui se passe actuellement au sein de la diaspora congolaise, il est simplement triste de faire le constat amère, que rien ne va plus et, il est à se demander, si le commun des mortels congolais,serait  apte à chaque grande étape de son destin, d´aller en profondeur des enjeux politiques avec des stratégies minutieusement étudiées.

Si l´opposition à l´action et la dérive totalitaire de l´actuel gouvernement doit se transformer en actes de pugilat, et ce, sans aucune attention de conséquences, il faut dans l´ensemble, redéfinir c´est que signifie opposition. Ici, il faudrait que l´on classifie  au niveau de la diaspora, les catégories  des congolais patriotiques  moulés au sein de l´opposition.

Dans tous le cas de figure, ceux qui se disent résistants n´ayant aucun groupe reconnu sauf des rencontres éphémères ou programmés dans le seul but d´ exécuter en utilisant leur terme, la correction, soit en tabassant les acteurs politiques, soit en cassant le lieu où se déroule une rencontre pacifique et démocratique, soit en empêchant les artistes musiciens congolais de se produire soit-disant qu´ils allaitent les seins du pouvoir en place,ceux-là, peuvent à un certain moment, faire le bilan de leurs actions.

Mêmement pour l´autre catégorie, celle regroupant une ramification des groupes et associations bien reconnus et agrées officiellement pour autre chose que les actes actuels que tous qualifieraient de banditisme,l´on aurait pas froid aux yeux d´emprunter le terme vulgaire Kinois, de KULUNA MADE IN DIASPORA.

A ce que l´on sache, aucun pays Européen a autorisé un groupe congolais avec comme objectifs, la violence à l´encontre des autres congolais, fussent-ils du pouvoir, de l´opposition ou ennemi du peuple congolais. Certes, le pouvoir en place s´excelle dans la violation des droits de l´homme mais ce qui ne va pas dire, imiter le même comportement au sein de la diaspora en répondant par la même violence.L´on ne peut pas  défendre la démocratie et le respect des droits de l´homme en appliquant ou adoptant les mêmes méthodes que le gouvernement autoritaire que l´on s´époumone à critiquer, condamner et dénoncer à longueur de journée, sinon quelle serait la différence ?


Par ailleurs, il y une catégorie bien distincte des groupements pacifiques et non-violents s´alignant soit dans la logique de la coalition au pouvoir , soit dans la logique de l´opposition institutionnelle ou non-constitutionnelle. C´est  à  cette dernière catégorie que revient le mérite de sauver la dignité de la diaspora congolaise, au cas où elle existait encore vu que sa crédibilité s´entame du jour au jour avec des actes hautement antidémocratiques.

Pour revenir au cas récent de Kamerhe au Canada, la seule question qu´il faut se poser est, celle de savoir si les résistants ou combattants vivent dans la même diapason que les observateurs avertis de la vie politique de la RDC et de la politique en générale.

Si d´un côté, Kamerhe a quitté le PPRD et, ensemble avec quelques congolais, ils ont crée l´Union pour la Nation Congolaise, UNC en sigle pour la conquête du pouvoir et, de l´autre côté, il y a Le leader Maximo de l´UDPS, Etienne Tshisekedi, luttant depuis plus de trente ans pour la même cause, où serait le mal ? Chacun a été investi à la tête de son parti pour la conquête du pouvoir et non pour laisser la place à l´autre. Autant Kamerhe porte une part de responsabilité en ayant servi le PPRD dans un passé récent, autant Tshisekedi porte aussi la sienne en étant à l´époque MPR,un grand artisan du pouvoir de Mobutu comme fut Kamerhe pour Kabila. Il ne sert à rien de comptabiliser les méfaits et les bienfaits de l´un et l´autre,eux deux, disent être résolument tournés vers l´avenir, c´est l´essentiel. Maintenant, lorsqu´il s´agit d´un intérêt commun de l´opposition face à un pouvoir qui sévit dans l arbitraire, l´on peut parler d´unicité des forces imbues au changement, mais comment ?  

Que ça soit en occident ou ailleurs sauf en Afrique, quel parti important ou leader bien avancé dans les sondages s´effacera automatiquement devant l´autre sans contrepartie politique ? Au nom de quelle logique voudrait-on dire que Vital Kamerhe doit automatiquement laisser sa place à Tshisekedi sans qu´il ait au préalable la signature d´un contrat de gouvernance au cas d´une victoire de ladite coalition ? 

C´est irresponsable de faire la politique à la congolaise au moment où l´on vit depuis plusieurs années en Europe en oubliant que dans certains pays d´autrefois, la majorité n´est obtenue que par un très faible pourcentage. 


Actuellement, il y a une nouvelle donne à l´élection présidentielle en RDC, elle sera uniquement à un seul tour, donc, il n´y aura pas de report des voix au deuxième tour. De là, si Kamerhe serait candidat jusqu´à la fin, quand est-ce qu´il donnera des consignes pour le report de ses voix à Kabila ? Si certains disent que sa candidature serait une entorse à la candidature de Tshisekedi avant de conclure qu´il jouerait le jeu de Kabila,  là aussi il faut souligner que c´est un procès d´intention qui n´en pas un. A ce jour, hormis Kamerhe, les candidats congolais pouvant diminuer les chances d´une candidature unique de l´opposition, se comptent par dizaines, stigmatiser et cibler seulement Kamerhe comme étant l´ élément dérangeant est une aberration dès lors qu´il se montre toujours rassembleur. Il a fait un large ratissage de presque tous les leaders  des formations politiques congolaises. Le comble, l´UDPS qui n´a pas encore affronter une quelconque élection dans sa vie politique en RDC, ne peut s´avouer vainqueur avant les échéances électorales uniquement en pensant à la popularité de son leader, popularité qui restera à prouver aux élections de novembre 2011. 

Qu´on oublie pas que les vrais enjeux du pouvoir en RDC ne se limite pas seulement à la présidentielle. Le système semi- présidentiel tel stipulé dans la constitution demande à une majorité parlementaire de former le gouvernement. Sur 500 sièges à pourvoir et dans moins de 6 mois, il serait judicieux de se demander si, sans aucune coalition, l´opposition, du reste sans moyen, serait à même de rafler la moitié de sièges si pas le tiers de sièges au sein du parlement?

Est-ce que l´on se pose des questions si Tshisekedi ou Kamerhe remportait la présidentielle sans majorité au parlement, qu´adviendra le changement tant attendu au cas où la majorité à l´hémicycle reviendra à la MP ?

Qui peut confirmer ici que l´UDPS a suffisamment des moyens d´aligner ses candidats dans toutes les circonscriptions électorales et de faire une campagne digne de soi pour ceux-ci ? Pensez-vous vraiment que les congolais ne voteront que sur base de la popularité d´une personne , soit-elle Tshisekedi ? 

En outre, comment comprendre que les autres candidats congolais qui jouent au suicide politique en postulant à la magistrature suprême en 2011,en sus, sans pourtant tirer des leçons du passé comme en 2006 avec des ambitieux sans aucune base politique solide qui pour la plupart d´eux, n´ont pas dépassé 1%, sont tolérés par la Diaspora  tandis que Vital Kamerhe, lui qui a pu, en si peu de temps, installer un parti politique très populaire ayant pignon sur rue au pays en devenant incontournable au sein de l´opposition se trouve traiter autrement ? 


Or, le fait qu´il soit parti du PPRD a affaibli ce parti qui se cherche encore son Vital Kamerhe à lui, pourtant suite à ses propres dires, celui-ci s´est déjà transformé en LULA CONGOLAIS et il n´est plus le même, tout le monde le sait sauf les combattants et les congolais moins avertis.

En calculant sur les divisions et autres querelles intestines au sein de l´opposition, la coalition au pouvoir a misé sur un seul tour de la présidentielle puisque étant sûr que l´opposition alignerait une pléthore de candidats et, par ce fait, diminuera les chances de ses multiples candidats en augmentant les chances du candidat unique de la MP. Raison pour laquelle l´opposition doit d´abord impérativement s´unir en définissant clairement le contrat de gouvernance avec ses partenaires en vue de contourner ce piège tendu par le pouvoir. Oui, il faut l´unité dans une coalition politique et non une unité autour de la personnalité d´un homme sans aucun projet commun de gouvernance.

Obliger les autres d´une manière unilatérale et tacite sans aucune garantie ou accords à signer, de suivre ou soutenir la candidature de Tshisekedi simplement par ce qu´il a fait plus de 30 ans de lutte, est un faux-fuyant inacceptable en politique. La valeur n´attend point le nombre d´années, dit-on.Si Kamerhe et les autres leaders congolais optaient à suivre Tshisekedi sans aucun contrat politique à déterminer d´avance, au cas d´une victoire, il ne serait pas étonnant de se retrouver devant un Tshisekedi intransigeant qui brandira le fait d´être choisi par le peuple congolais. Il minimisera l´appui de ses pairs comme lors de la Conférence Nationale, attitude à la base de la carte Kengo au CNS. La versatilité de Tshisekedi est connu de tous, dans ce cas, la balle serait dans son camp pour mieux comprendre les enjeux électoraux en vue de peaufiner la stratégie finale face à ce rouleau compresseur qu´est la MP.

Arrêtons de faire la politique politicienne, allons droit au but,d´aucuns se résumeraient à donner leur langue au chat, si sans coalition, un parti congolais arriverait seul à faire élire 251 députés voire 300 députés pour former le gouvernement. Si en 2006, le PPRD bien que puisant dans la caisse de l´État n´a eu que 100 députés et le MLC du multimillionnaire Bemba 60 députés, les leaders et les partis de l´opposition doivent revoir leurs folles ambitions à la baisse sinon avant l´élection, l´on criera vite au tricheur comme d´habitude.

Le paradoxe,c´est l´opposition qui a eu 5 bonnes années pour se préparer et pas pour se vautrer dans le bourbier du pouvoir en oubliant son réel combat. Le compte à rebours sonnant l´hallali des élections étant là, que personne vienne avec des subterfuges pour se dédouaner devant le peuple.Voici, 5 ans durant où certains élus se sont enrichis au détriment du peuple, ça suffit !

Le vrai combat actuel pour l´assaut final de la victoire se situe au niveau d´étudier les voies et moyens de réunir Tshisekedi et Kamerhe, deux personnalités politiques de l´opposition se détachant du lot avec chacun, une base solide. Diaboliser Kamerhe serait jouer avec le feu.  Ce qu´il faut retenir, la victoire de l´opposition se jouera sur lui et, son parti l´UNC. Ce parti a été présent à tous les rendez vous de l´UDPS et, a démontré de plus, qu´il était disposé à l´unité mais avec un contrat bien défini certainement. Que les KULUNA MADE IN DIASPORA revoient leurs stratégies actuelles qui va à l´encontre des enjeux électoraux en RDC. En plus, derrière ces actes de vandalisme, quel projet d´alternance peuvent -ils brandir ? Kabila dégage ? Kabila rwandais ? Quel concept de changement y a t-il derrière ces slogans ?

Qui est le leader de tous les résistants ou combattants congolais disséminés à travers la diaspora ? Si Kabila dégageait, y a t-il un programme de gouvernement(projet de société des combattants) avec un ou des leaders bien choisis d´avance ou ça sera encore le trouble
de positionnement ?

Si les combattants ou résistants ont un plan bien défini pour en découdre rapidement avec le pouvoir en place avant les élections, le peuple applaudira mais la voie électorale est aussi une alternative démocratique tant que l´attente du peuple congolais ne pourra pas se muer à tout moment en des promesses interminables de libération....comprenne qui pourra !

Jean-Pierre Vununu
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