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Kasai Direct
20 avril 2011

Bras de fer, F. Muamba ou rien : Les élus du Mlc persistent et signent

 

Il semble qu’une lettre de Bemba demande la suspension de Muamba. Si cette lettre existe, c’est une preuve que JP Bemba dirigerait son parti politique à distance en dépit de l’empêchement. Ce qui est un argument de plus pour le Procureur de la Cpi. *Car, si JP Bemba peut bien braver l’empêchement judiciaire pour diriger son parti politique à distance, qu’est-ce qui l’empêcherait de commander ses soldats à Bangui, pourra se dire le Procureur général de la Cpi.

La crise est loin de se terminer au Mlc, parti politique cher à JP Bemba. Comme dans l’histoire de dix plaies d’Egypte, il y a quelque part quelqu’un qui refuse d’entendre raison en endurcissant son cœur. Qui est-ce ? On est loin d’une énigme. Il y a quelques jours, pour une simple question de débat nécessaire au sein de tout parti politique, le Mlc a brandi son arme de prédilection, à savoir l’excommunication. Cette fois, la goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà en débordement, c’est une interpellation, du reste tardive de certains élus voyant venir les échéances électorales de novembre prochain.

Le fait que ces députés aient demandé la tenue du Congrès en vue de préparer les élections et surtout de pourvoir à la vacance à la tête du parti suite à l’empêchement de son leader, cette démarche de bonne foi est considérée comme une déviation. François Muamba, pour avoir prêté oreille à cette interpellation des élus du parti, est objet d’une procédure disciplinaire vite conclue par la suspension du secrétaire général de ce parti politique, à savoir François Muamba. Ce dernier a démontré qu’il n’est pas prêt à se laisser faire. Dans une prise de position, il a démontré que conformément aux statuts du parti, le président national étant empêché, c’est le secrétaire général qu’il est, qui dirige le parti comme président ad-intérim.

Il n’y a donc pas un autre président qui aurait pris la décision de sa suspension. Au train où va cette affaire, il n’y aura que la justice pour trancher. Et selon certaines indiscrétions, le secrétaire général du Mlc n’hésiterait pas à recourir à cette voie si on le pousse jusqu’au bout. Selon certains analystes, cette démarche aurait pour victime, le leader du Mlc, JP Bemba dont on dit avoir écrit une lettre qui contiendrait l’instruction sur la suspension de François Muamba. Ce dernier exige que l’on exhibe cette lettre. Si cette lettre existe, c’est une preuve que JP Bemba dirigerait son parti politique à distance en dépit de l’empêchement. Ce qui est un argument de plus pour le Procureur de la Cpi. Car, si JP Bemba peut bien braver l’empêchement judiciaire pour diriger son parti politique à distance, qu’est-ce qui l’empêcherait de diriger son mouvement, plus précisément ses soldats à Bangui au moment où il n’avait aucun empêchement ? C’est pourtant l’accusation principale du Procureur contre JP Bemba. C’est également l’argument des avocats de la défense qui tentent de faire comprendre qu’au moment des faits, JP Bemba était à plus de 2000 kilomètres de Bangui. La fameuse lettre, si elle existe, est une preuve que la distance n’est pas un obstacle pour donner des ordres au bout du monde. Avait-on besoin de conduire les débats à ce point ? Pourquoi toujours revenir à l’individu là où les textes régissant le parti politique peuvent être sollicités afin de mettre tout le monde d’accord ?

Les élus signataires du mémo qui a jeté de l’huile au feu, eux aussi, ne se disent pas vaincus. Dans un communiqué qu’ils ont rendu public hier à l’issue de la concertation qui a suivi les mesures prises contre François Muamba, ils persistent et signent. Ils font remarquer encore une fois que le Mlc est un patrimoine national. A ce titre, il ne peut être un truc à la merci de quelques individus qui usent d’astuces diverses pour en avoir le contrôle. Les élus du Mlc renouvellent leur confiance et à JP Bemba et à François Muamba. Comme on le voit, on est en présence d’un bras de fer. Quelle en sera l’issue ? C’est difficile à dire dès le moment où les gens semblent avoir pris l’option de se moquer des textes au profit de leurs convenances personnelles.

Ils lancent encore une fois un appel pathétique aux autres élus et cadres de ce parti politique afin de rejoindre le camp de la raison. Cet appel sera-t-il entendu ? On est loin d’y croire. Par conséquent, la scission est possible. Bientôt ce sera la querelle de légitimité. François Muamba a posé le premier pas en revendiquant la légalité statutaire. La solution aurait été pourtant d’accepter de se mettre autour d’une table. Comme disait quelqu’un qu’il n’y a pas d’autres voies pour résoudre des problèmes entre hommes que le dialogue. L’excommunication, c’est souvent la preuve de manque d’argument. C’est un raccourci qui ne résout aucun problème.

Au sujet du Mlc, à force de fuir le débat démocratique au profit de l’excommunication, il se dégage l’impression que l’on ne peut être un homme intelligent et libre et accepter le joug de l’arbitraire et de l’absurde qui semble motiver les décisions dans ce parti politique. La question que plus d’un se posent, c’est celle de savoir jusqu’où ira-t-on ? Après Yves Kisombe, pour ne pas remonter jusqu’au déluge, après José Makila, après la position de retrait de Delly Sesanga dont le péché aura été la soif de débat, à qui le prochain tour ? C’est ici l’occasion de rappeler aux dirigeants et cadres du Mlc qu’en politique, la mystique du palmier n’a pas sa place. Car, en politique, « bazokata, ezokonda ». C’est le contraire de « bazokata, ezokola ». Entendez par là qu’en politique, plus on perd des cadres plus on s’appauvrit.

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